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‘Je suis fière de mon travail’ : des femmes qui repoussent les limites à Gaza
#femmes #Gaza #patriarcat
Article mis en ligne le 6 mai 2023
dernière modification le 5 mai 2023

Rouzan al-Najjar, secouriste de la Bande de Gaza, savait que son travail qui sauvait des vies pendant les manifestations de 2018 à la frontière avec Israël remettait en cause les idées reçues sur le rôle des femmes dans le territoire palestinien extrêmement conservateur.

« Être secouriste n’est pas un travail réservé aux hommes », a dit cette jeune femme de 21 ans dans une interview peu avant d’être abattue et tuée par un sniper israélien. (...)

« [La société] sera obligée de nous accepter… La force dont j’ai fait preuve le premier jour des manifestations, je vous mets au défi de la trouver chez n’importe qui d’autre. »

Une enquête interne de l’armée israélienne sur sa mort, qui s’est conclue le mois dernier, a dit que la secouriste n’avait pas été délibérément ciblée, déclaration que des témoins visuels ont contestée. Dans la mort, comme dans la vie, elle continue de stimuler. (...)

Gaza, bande de terre sur la Méditerranée, dirigée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, est l’un des endroits les plus misérables au monde. Sa population de 2,2 millions n’a pour ainsi dire aucune liberté de mouvement, et les soins de santé, l’électricité, l’assainissement et autres infrastructures essentielles se sont pratiquement effondrées depuis qu’Israël et l’Égypte ont imposé à la zone un blocus brutal après la prise de pouvoir par le Hamas en 2007.

Des cycles de guerre et d’escalade militaire entre le Hamas et Israël au cours des 16 dernières années ont traumatisé une génération entière : presque la moitié de la population de la bande a moins de 18 ans.

Le blocus signifie que les opportunités pour être indépendant sont rares, mais encore plus pour les femmes. D’après les données de la Banque Mondiale, 18% seulement des femmes adultes dans les territoires palestiniens occupés travaillent – la très grande majorité d’entre elles vivant en Cisjordanie, même si 11% des femmes de la Bande de Gaza sont chef de famille.

Le mariage précoce est un problème persistant. (...)

la moitié des femmes palestiniennes et 63% des hommes palestiniens pensent qu’une femme devrait tolérer la violence domestique afin de préserver l’unité familiale.

Les veuves de Gaza ont encore plus d’obstacles à franchir. Le concept de partage des biens matrimoniaux n’existe pas, déniant dans les faits aux femmes toute revendication juridique en matière de logement. Il existe aussi une attente culturelle qui veut qu’elles épousent un frère ou un autre membre de la famille du mari décédé, et la garde des enfants peut revenir à la famille du mari. (...)