
Des dizaines de stands « contre » : l’agression publicitaire, la corrida ou encore la chasse. Un concours - à l’ironie à peine déguisée - de Miss et Mister Croissance. Mais aussi des vendeurs de galettes bretonnes, de burgers de race bazadaise, et même un stand « disco soupe » animé par de jeunes écolos, dont le menu ne manque pas de saveur : « jus paix », « bande de gazpacho » ou encore « gauche guacamole ». Les écologistes ont le sens de la fête et du bon mot. Mais surtout le goût du débat.
Ce vendredi 22 août 2014, la Fondation de l’écologie politique organisait dans le cadre des journées d’été d’EELV un forum intitulé « Economie et écologie ». Marie-Monique Robin, auteure et réalisatrice, était venue notamment présenter en avant-première les cinq premières minutes de son documentaire « Sacrée croissance ! », qui sera diffusé le 4 novembre prochain sur Arte. Renoncer au concept de croissance, tel est le maître-mot de ce film résolument engagé, qui prône l’avènement d’une société post-croissance. Un terme qu’elle préfère au mot décroissance, qui fait, selon elle, trop peur aux gens.
« Le modèle agro-industriel est emblématique d’un système économique, qui est basé sur la croissance illimitée. Dans ce système, l’agriculture ne vise plus à alimenter les populations mais à créer du profit en produisant toujours plus sans tenir compte des externalités : la pollution, les paysans et les consommateurs malades, l’épuisement des sols et le réchauffement climatique », dénonce-t-elle. Pour la réalisatrice, la seule clé de la transition énergétique, c’est le modèle collectif de propriété des installations, c’est-à-dire les coopératives. « Si on se réapproprie la production alimentaire, l’énergie et l’argent, c’est-à-dire les trois trucs dont on a besoin pour vivre, les multinationales peuvent aller se rhabiller ».
En finir avec le paradigme de la croissanceUne analyse qui va à contre-courant de ce qu’elle considère comme une pensée unique, alimentée par l’ensemble des hommes politiques et des économistes. (...)