
Deux mois avant la tenue dans la station balnéaire de la mer Rouge de Charm el-Cheikh, en Égypte, de la Conférence mondiale de l’ONU sur le climat (COP27), les représentants de 24 pays africains ont appelé les pays développés à respecter leurs engagements financiers pour aider le continent à s’adapter au changement climatique. « Nous exhortons les pays développés à tenir leurs promesses en matière de financement du climat et du développement et à respecter leurs engagements de doubler les financements alloués à la transition écologique, en particulier pour l’Afrique », ont-ils soutenu depuis Le Caire, lors d’une réunion préparatoire sur le changement climatique.
Il faut souligner que l’heure est grave et les dirigeants africains souhaitent saisir les sommets successifs pour (enfin) capter l’attention de la communauté internationale. Arguments à l’appui, ils ont rappelé « l’impact disproportionné du changement climatique (…) sur le continent compte tenu de sa faible empreinte carbone, l’Afrique contribuant à moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre » alors même que les « forêts du bassin du Congo » sont, avec l’Amazonie, le principal poumon vert de la planète – et « captent le carbone ».
Cette rencontre de trois jours, accueillie par l’Égypte dans la « nouvelle capitale » qui sort des sables à 50 km du Caire, s’est déroulée après un sommet en début de semaine aux Pays-Bas destiné à soutenir l’Afrique face au changement climatique. Un rendez-vous qui figurait, pourtant, à l’agenda international et tenu en Europe, mais en l’absence des dirigeants des pays industrialisés. Un fait que le président sénégalais Macky Sall, également à la tête de l’Union africaine (UA), a relevé « avec amertume » à Rotterdam.
En guise de réponse, l’émissaire américain pour le climat, John Kerry, déclarait mercredi, devant les représentants des pays africains, qu’il espérait que la COP27 puisse libérer « l’énergie dont (ils ont) besoin pour changer le monde ». « Nous sommes en difficulté », affirmait-il. (...)
Les dirigeants africains ont, eux, appelé depuis Le Caire à « réduire le coût de l’emprunt vert », citant « le rôle déterminant des organisations financières internationales et des banques multilatérales de développement » dans ce domaine.
Pour l’Égypte, ce forum aura permis de « préparer le terrain » pour le « jour de la finance », qui aura lieu durant la COP27 et qui est organisé par le ministre des Finances égyptien, a déclaré sa collègue, Rania al-Mashat, ministre de la Coopération internationale, durant la cérémonie de clôture du forum. Le pays de 103 millions d’habitants, dont la côte nord est menacée par la montée des eaux et qui voit ses coraux mourir avec le réchauffement de la mer Rouge, multiplie déjà les projets pour atteindre son objectif de 42 % de son électricité provenant d’énergies renouvelables d’ici à 2035. (...)
La question de l’aide des pays riches au cœur du débat
« La communauté internationale doit prendre une position ferme et s’engager à ce que chacun remplisse ses obligations, comme le prévoit l’accord de Paris », a insisté, la ministre de l’Environnement égyptien, Yasmine Fouad, dans un entretien à l’AFP.
En 2015, 196 États membres de l’ONU s’accordaient à Paris sur l’objectif de contenir le réchauffement climatique en dessous de + 2°C d’ici à 2100, et, si possible, + 1,5 °C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle, mais la montée en flèche des émissions de carbone a depuis mis en péril ces objectifs. (...)