Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
observatoire des inégalités
L’Assemblée ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires
Article mis en ligne le 19 juin 2017

Avant le scrutin du 18 juin, 2,8 % des députés étaient d’anciens ouvriers ou employés alors que ces catégories représentaient la moitié de la population active, selon les données du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) [1]. A l’inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentaient 82 % des élus, cinq fois plus que leur part dans la population active. Compte tenu des candidatures présentées par les partis aux législatives de 2017 (et notamment de la composition de La République en marche) cette situation ne changera guère dans la nouvelle Assemblée élue.

Les partis recrutent essentiellement parmi les diplômés. Pour être candidat, il faut appartenir aux réseaux du pouvoir et tisser des liens qui dépassent la sphère politique (amis, relations de travail, etc.), savoir et oser s’exprimer en public. Il faut également pouvoir consacrer de longues heures à la politique au-delà de son temps de travail pour s’investir dans les réunions où les enjeux de pouvoir se décident. Enfin, les salariés du privé sont très défavorisés : en cas d’échec après un premier mandat, rien ne garantit leur avenir professionnel.

Cette situation appelle deux remarques. Premièrement, l’absence des milieux populaires traduit une mutation des partis qui habituellement les représentaient du fait de l’effondrement du parti communiste et de l’embourgeoisement du parti socialiste. C’est à leur niveau, à gauche comme à droite, que l’écart se creuse.
Deuxièmement, l’écart est considérable entre le débat suscité par l’absence des femmes au Parlement et celui, inexistant, sur la représentation des milieux populaires. Il n’existe par exemple aucun « Haut conseil à la parité sociale » en France. Pas plus que pour la représentation des sexes, celle des catégories sociales ne garantit une politique égalitaire ou juste, mais les ouvriers et les employés ne s’y expriment plus ne préoccupe pas vraiment les commentateurs. (...)