
Alors que la 98e journée mondiale du migrant et du réfugié est célébrée dimanche 15 janvier, l’Église de France a redit au gouvernement son souhait de pouvoir « accompagner spirituellement » les personnes retenues dans ces centres.
(...) Aux côtés de la Cimade, seule association habilitée à intervenir à l’intérieur du centre de Rennes pour aider juridiquement les migrants, les bénévoles chrétiens offrent une écoute et une présence humaine appréciée. « Les personnes que nous rencontrons sont dans un état de fragilisation extrême, ils ne savent pas ce qui va leur arriver , constate Paul Bosse-Platière. Ils sont heureux d’avoir de la visite et de pouvoir parler. »
Un accompagnement d’autant plus nécessaire que la loi sur l’immigration votée en juin 2011 a allongé la durée de rétention de 32 à 45 jours. « Contrairement aux prisonniers, les migrants qui arrivent en CRA, en majorité des jeunes de 25-30 ans, n’ont pas commis de délit. Certains sont même en France depuis plusieurs années, travaillent, ont construit une famille. (...)
Cette présence chrétienne régulière a été bien accueillie par l’administration et la police. « C’est sans doute pour cela que le centre de Rennes a été choisi par le gouvernement pour expérimenter l’accompagnement spirituel en rétention », estime Mgr Pierre d’Ornellas. Mais pour lui, ce n’est pas le plus important. « Le CRA ne résout pas le problème complexe de l’accueil des étrangers, observe-t-il. Pour moi, la vraie solution c’est l’assignation à résidence qui permet aux migrants de vivre normalement pendant que leur cas est étudié. C’est tout le système de rétention qui doit être repensé. »
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