
(...) le cas indien est plus compliqué qu’il n’y paraît. Il incarne à lui-même les dfificultés inhérentes à une négociation multilatérale dans un monde fondamentalement inégalitaire.
Dans un monde où le développement des uns s’est fait au détriment des autres et où, de fait, les responsabilités historiques comme les intérêts présents divergent profondément. Comment se mettre d’accord pour régler un problème global quand tous les participants ne sont pas sur un pied d’égalité ? C’est la question, tant passionnante qu’épineuse, que pose aujourd’hui l’Inde.
Un pays en développement développé
L’Inde est membre du G77 : un groupe de pays en développement reconnu par l’ONU, qui compte désormais 134 Etats aux intérêts convergents. Mais contrairement à nombre de pays dits vulnérables également membres du G77, l’intégrité du territoire indien n’est pas entièrement menacé par le dérèglement climatique : même si elle en subit d’ores et déjà la rudesse, comme le montrent les inondations actuelles dans la ville de Chennai, elle n’est pas menacée de submersion à court ou moyen terme. Par conséquent, elle n’est pas tenue de soutenir des propositions aussi radicales que ses copains insulaires, dont l’existence même est en jeu.
Surtout, l’Inde n’a évidemment pas le même poids économique que les îles Kiribati ou que le Bangladesh. Elle est aujourd’hui la 12e puissance économique du monde et à l’inverse de la majorité des économies occidentales, elle connaît encore aujourd’hui une croissance dynamique : environ 6% en 2015. Et certains analystes prédisent qu’elle pourrait même dépasser la croissance chinoise en 2017. (...)