
Les pays musulmans, réunis en sommet extraordinaire à La Mecque, en Arabie saoudite, ont suspendu tôt jeudi la Syrie de l’Organisation de coopération islamique (OCI) dans le but d’isoler davantage le régime de Damas, accusé par l’ONU d’avoir commis des crimes de guerre.
(...) Alors que la Syrie entre dans le 18e mois d’une révolte qui s’est militarisée face à la répression, faisant plus de 23.000 morts selon l’OSDH, les dirigeants du monde musulman sont tombés d’accord sur « la nécessité mettre fin immédiatement aux actes de violences en Syrie et de suspendre ce pays de l’OCI », selon le communiqué final. L’Iran, un solide allié du régime de Damas, a été le seul à refuser ouvertement cette suspension parmi les 57 membres de l’OCI représentant un milliard et demi de musulmans à travers le monde.
A Genève, un nouveau rapport de la Commission d’enquête de l’ONU a accusé les forces gouvernementales syriennes et les Chabbiha (milices pro-régime) de crimes contre l’humanité, dont des meurtres et des tortures, tout en estimant que l’opposition armée était également coupable de crimes de guerre, mais à moindre échelle. (...)
De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit jeudi pour mettre fin formellement à la mission de ses observateurs en Syrie, alors que les grandes puissances sont toujours divisées sur les mesures à prendre pour venir à bout du conflit qui ravage le pays.
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Le conflit en Syrie divise profondément le Liban voisin, pays à l’équilibre confessionnel très fragile, notamment entre des chiites qui expriment leur sympathie pour le régime alaouite - une émanation du chiisme - et des sunnites qui penchent vers les insurgés.
Les Emirats arabes unis et le Qatar ont officiellement appelé mercredi leurs ressortissants à quitter « immédiatement » le Liban en raison du contexte de tension lié au conflit syrien. L’Arabie saoudite a fait de même, selon des médias libanais.
En visite à Damas, la responsable de l’humanitaire à l’ONU, Valerie Amos, a affirmé que la situation en Syrie était de plus en plus précaire et que quelque 2,5 millions de Syriens pourraient actuellement être dans le besoin, contre un million fin mars. (...)