Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
observatoire des inégalités
L’Observatoire des inégalités publie son premier rapport sur la pauvreté
Article mis en ligne le 14 octobre 2018

L’Observatoire des inégalités publie avec le Compas le premier Rapport sur la pauvreté en France. Un document de référence sur l’état de la pauvreté, rédigé en toute indépendance et dans un langage clair. Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités, vous le présente

Les personnes les plus pauvres méritent mieux que l’information qui est produite sur le sujet en France. Les rares documents existants sont rédigés dans un langage inaccessible à la très grande majorité des citoyens. L’Observatoire des inégalités a donc décidé de prendre la plume et de publier son premier Rapport sur la pauvreté en France. Notre objectif : proposer un document de référence sur l’état de la pauvreté, rédigé en toute indépendance afin d‘interpeller l’opinion publique la plus large.

Cet ouvrage est disponible gratuitement en version électronique en ligne. Cette édition n’est rendue possible que parce que chaque année, un ensemble de citoyens soutiennent notre travail. Si vos moyens vous le permettent et que, vous aussi, vous estimez que contre les inégalités l’information est une arme, nous vous invitons en priorité à vous procurer l’édition imprimée ou nous soutenir.

Lire le sommaire et commander le Rapport sur la pauvreté en France

Le travail réalisé par l’Observatoire des inégalités est destiné à fournir les éléments de base pour mesurer et comprendre la situation de la pauvreté (...)

Notre objectif est de produire un rapport complet et facile d’accès. Les données qui figurent dans ce premier rapport doivent servir de base à un débat éclairé. À l’heure où l’on fustige avec mépris le « pognon de dingue » [2] qui serait dépensé pour les plus démunis, il est temps de remettre les pendules à l’heure : de mesurer avec précision l’état de la pauvreté, d’évaluer les difficultés des plus démunis, de montrer ce qui s’améliore et ce qui se détériore. Nous refusons le paternalisme et le misérabilisme ambiants qui finalement contribuent à la remise en cause d’un modèle social qui est l’un des plus performants. Mais nous refusons tout autant qu’on se voile la face devant l’ampleur des difficultés de populations qui, dans l’un des pays les plus riches au monde, n’accèdent pas aux normes minimales de consommation, et qui vivent dans des conditions de vie indignes dans une société moderne.

Le lecteur trouvera dans ce rapport un grand nombre d’éléments pour l’aider dans la compréhension du phénomène et élargir son champ de vision. (...)

Trop de promesses non tenues
L’évolution de la pauvreté est l’un des indicateurs les plus alarmants suivis par l’Observatoire des inégalités depuis quinze ans. La société française souffre. Non pas de ne plus avancer, mais de l’écart entre les discours et les actes. Des promesses non tenues. On vit plutôt mieux en France qu’ailleurs, mais l’élitisme social français laisse trop de concitoyens sur le bord de la route, alors que la République leur promet monts et merveilles. Ceux qui pensent qu’on en fait trop, que l’on doit s’extasier sur une poignée de « premiers de cordées », doivent l’assumer clairement et arrêter de faire semblant : cela sera moins hypocrite que de se ranger derrière une politique de deux poids deux mesures, une tonne pour les plus aisés et une louche pour les plus pauvres, sous prétexte qu’ils doivent être responsabilisés et qu’il vaut mieux « prévenir que guérir », comme le dit souvent le gouvernement. Le plan pauvreté présenté en septembre dernier est une bonne illustration de ce type de politique qui, mesurant mal l’ampleur des difficultés, ne se dote pas des moyens à la hauteur. (...)

Au fond, la question est bien de savoir si nous voulons une société du chacun pour soi ou une société de la solidarité, valeur largement partagée. L’enjeu n’est pas mince. Sauf à mettre en place très vite des politiques qui agissent en profondeur, on voit mal ce qui pourrait empêcher la progression des tensions sociales dans notre pays.