
Le niveau global d’éducation s’est amélioré en France mais en revanche nous sommes toujours dans le peloton de tête des pays de l’OCDE, voire les premiers, pour l’inégalité et l’élitisme que sécrète notre système scolaire. Le point de vue de Pierre Cahuc , Stéphane Carcillo , Olivier Galland et André Zylberberg. Extrait de "La machine à trier".
(...) « Le niveau monte mais les écarts se creusent » écrivaient Christian Baudelot et Roger Establet en 1989. Depuis lors, le niveau a encore monté mais les écarts se sont encore creusés. (...)
La cause profonde réside dans la façon dont est conçue dans notre pays la transmission du savoir. L’école française accueille tout le monde mais trie sans discontinuer l’élite du plus grand nombre qu’elle s’avère incapable de faire progresser. L’échec scolaire a des conséquences directes et délétères sur la relation des jeunes à la société française, sur leur confiance dans les institutions républicaines dont l’école est la première et la plus importante avec laquelle ils entrent en relation.
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Les enquêtes menées tous les trois ans par l’OCDE dans le cadre du « Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves », plus connu par son acronyme PISA , illustrent bien à quel point notre école est devenue une machine à fabriquer une élite en accroissant les inégalités entre les élèves.
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Les enquêtes menées tous les trois ans par l’OCDE dans le cadre du « Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves », plus connu par son acronyme PISA , illustrent bien à quel point notre école est devenue une machine à fabriquer une élite en accroissant les inégalités entre les élèves.
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Ce qui doit inquiéter le plus est le creusement des inégalités au cours de la dernière décennie. (...)
La réalité de l’« élitisme républicain » a été parfaitement résumée par Christian Baudelot et Roger Establet : un système éducatif qui fait émerger une petite élite sans se soucier vraiment de ceux qui restent sur le bord de la route, une société qui se pense plus juste et plus égalitaire que beaucoup d’autres alors qu’elle est restée élitiste et inégalitaire . Trois applications, au moins, de ces principes expliquent un bilan aussi négatif : une orientation par l’échec, des méthodes pédagogiques qui alimentent la défiance et la toute puissance du classement. (...)