
Dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Amélie Oudéa-Castéra révèle qu’elle percevait plus de 35 000 euros nets par mois du temps où elle était directrice générale de la FFT. Un salaire digne du CAC 40, révélateur du basculement de cette fédération dans le tennis business.
Quand, quittant la direction du groupe Carrefour, Amélie Oudéa-Castéra est arrivée en mars 2021 à la Fédération française de tennis (FFT), en qualité de directrice générale, la rumeur a très vite circulé : on a beaucoup entendu dire que la nouvelle numéro deux de la fédération percevait une rémunération à couper le souffle, digne du CAC 40. Mais comme les fédérations sportives ne brillent pas par leur transparence, la FFT pas plus que les autres, la rumeur n’a jamais trouvé de confirmation. Et l’intéressée l’a fait taire en répétant à ceux qui l’interrogeaient sur le sujet qu’elle avait une rémunération trois fois inférieure à celle dont elle profitait au sein du géant français de la grande distribution. (...)
Las ! On a maintenant la preuve que c’est inexact et qu’Amélie Oudéa-Castéra, devenue dans l’intervalle ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, percevait en réalité un pont d’or, du temps où elle était directrice générale de la FFT. Cette preuve, on la trouve dans la déclaration que la ministre a faite, comme tous ses collègues du gouvernement, à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et que celle-ci vient de rendre publique. (...)
Cette rémunération est susceptible de susciter un choc au sein de la FFT, pour plusieurs raisons. D’abord, elle risque de faire sensation dans les milieux du sport, car dans quasiment toutes les fédérations sportives, les directeurs généraux (qui cumulent souvent leur fonction avec celle de directeur technique national) ont des rémunérations mensuelles qui évoluent le plus souvent entre 6 000 et 10 000 euros net mensuels, jamais au-dessus. Seuls deux sports, le foot et le tennis, font exception. Encore faut-il souligner que le prédécesseur d’Amélie Oudéa-Castéra au poste de directeur général de la FFT, Jean-François Vilotte, avait une rémunération très inférieure à la sienne (...)
Cette rémunération est susceptible de susciter un choc au sein de la FFT, pour plusieurs raisons. D’abord, elle risque de faire sensation dans les milieux du sport, car dans quasiment toutes les fédérations sportives, les directeurs généraux (qui cumulent souvent leur fonction avec celle de directeur technique national) ont des rémunérations mensuelles qui évoluent le plus souvent entre 6 000 et 10 000 euros net mensuels, jamais au-dessus. Seuls deux sports, le foot et le tennis, font exception. Encore faut-il souligner que le prédécesseur d’Amélie Oudéa-Castéra au poste de directeur général de la FFT, Jean-François Vilotte, avait une rémunération très inférieure à la sienne (...)
Ensuite, les adhérents de la FFT risquent de juger la pilule un peu amère. Car, dans cet univers du tennis, la plupart des clubs, hormis les plus gros, traînent misère et ne vivent que grâce au dévouement et à l’abnégation de milliers et de milliers de bénévoles, comme dans la plupart des autres sports. Alors, savoir que dans les sommets de la FFT, on vit sur un grand train risque de faire grincer bien des dents. Par surcroît, beaucoup vont s’étonner que les licences qu’ils souscrivent servent à verser des salaires de nabab. À titre d’indication, la rémunération annuelle de la DG de la FFT correspond au prix de 13 437 licences. (...)
Et puis, l’affaire sera embarrassante pour Gilles Moretton, qui arrive à la présidence de la FFT en février 2021, en promettant qu’il ne va pas reproduire les errements de son prédécesseur, Bernard Giudicelli, et que l’éthique sera au cœur de ses préoccupations. Cette politique dispendieuse suggère que la promesse de renouveau est loin d’être tenue. De surcroît, quand il avait fait campagne pour accéder à la présidence de la FFT, le même Gilles Moretton avait pris l’engagement de tourner la page de l’opacité pour favoriser la transparence. (...)