
En grande section de maternelle, 5,8 % des enfants d’ouvriers sont obèses, 4,5 fois plus que pour les enfants de cadres supérieurs. Cet écart se retrouve tout au long de la scolarité.
(...) La part d’enfants obèses est passée de 3,2 % en 2006 à 3,5 % en 2013. Mais cette donnée moyenne masque de fortes inégalités entre catégories sociales. Si les enfants de cadres n’ont pas connu une augmentation de l’obésité sur la période, les enfants d’employés, comme ceux des agriculteurs, commerçants et chefs d’entreprise, ont vu leur taux d’obésité augmenter de 1,3 point.
Les inégalités persistent par la suite. En CM2, 5,5 % des enfants d’ouvriers souffrent d’obésité, contre 1,4 % des enfants de cadres, selon le ministère de la Santé (données 2014-2015), soit quatre fois plus. Le constat est similaire en classe de troisième (...)
En matière de corpulence, il faut rester prudent : pour partie, l’injonction à la maigreur est l’imposition d’une norme corporelle des catégories favorisées (voir encadré). Ces normes évoluent au fil du temps. Pour autant, à un certain point, l’obésité devient une maladie avec des conséquences lourdes. L’attention au corps, les comportements alimentaires, les habitudes de vie - dont notamment la pratique d’une activité physique - sont différenciés selon les catégories sociales et jouent en matière d’obésité, dès le plus jeune âge. L’étude du ministère de la Santé indique qu’en CM2, les enfants de cadres sont 26 % à posséder un écran dans leur chambre, contre 43 % des enfants d’ouvriers. 26,4 % de ces derniers consomment tous les jours des boissons sucrées, contre 15,2 % des enfants de cadres.