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Observatoire des Inégalités
L’orientation à la fin du collège accentue les inégalités sociales
Article mis en ligne le 11 février 2014
dernière modification le 6 février 2014

Les vœux d’orientation des familles en fin de troisième dépendent fortement de leur milieu social. 90 % des enfants de cadres supérieurs demandent une seconde générale ou technologique, contre moins de la moitié des enfants d’ouvriers non-qualifiés et d’employés de services aux particuliers.

Alors que l’étude Pisa menée par l’OCDE a fait grand bruit, la note d’information du ministère de l’éducation (voir « pour en savoir plus ») est passée presque inaperçue. Elle n’est pas de même ampleur, mais elle en dit long sur le système éducatif français, pour peu qu’on en décrypte les résultats.

Les auteurs étudient le passage en seconde, un moment crucial pour les élèves, puisqu’aujourd’hui presque tous continuent jusqu’à ce niveau. Ils notent que les vœux des familles en fin de troisième dépendent fortement de leur milieu social. (...)

Or 95 % des vœux des familles sont aujourd’hui satisfaits. Et plus on laisse les familles choisir, plus on reproduit les inégalités sociales. (...)

Autrement dit, alors que les familles populaires intériorisent leur position sociale, le système éducatif ne contrebalance pas cet effet (...)

On tient là l’une des explications essentielle de l’impact des inégalités sociales dans les résultats des élèves. Une partie des inégalités est en effet liée à des éléments objectifs, parfois matériels : le logement, le diplôme des parents, les pratiques de loisir et de sociabilité, etc. Une autre partie résulte d’éléments subjectifs : un ensemble de mécanismes sociaux font qu’on se sent plus ou moins légitime à s’orienter dans telle ou telle filière, à niveau équivalent.

Pour partie, les familles anticipent des difficultés qui sont effectivement plus grandes pour les milieux sociaux modestes au lycée, même à niveau équivalent au collège, compte tenu de l’académisme des programmes. Elles ont alors raison d’en rabattre. Mais pour partie aussi, elles se forgent des barrières symboliques qui n’ont pas lieu d’être, et contribuent d’elles-mêmes à la reproduction sociale. Le système d’orientation ne corrige pas le tir. (...)