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Ligue des Droits de l’Homme
LA LDH SOUTIENT LE FILM « SANS ADIEU », DE CHRISTOPHE AGOU Sortie le 25 octobre 2017
Article mis en ligne le 23 septembre 2017

Dans sa ferme du Forez, à l’est du Massif Central, Claudette, 75 ans, se bat pour rester digne face à une société qui n’a plus grand-chose à faire d’elle, et dont elle a du mal à accepter et à suivre l’évolution. Le monde moderne avale chaque jour un peu plus ses terres, ses bêtes et celles de ses voisins. Comme elle, Jean, Christiane, Jean-Clément, Raymond, Mathilde et tous les autres résistent et luttent au quotidien pour préserver leurs biens… leur vie.

Ce film magnifique nous offre une immersion d’une grande sensibilité, vérité et poésie
au cœur d’une humanité négligée, abandonnée, si ce n’est méprisée.

Christophe Agou, le réalisateur décédé à l’issue du montage du film, était photographe et vivait à New York. Après avoir couvert le 11 septembre, il a souhaité rentrer chez lui, dans sa terre natale du Forez et souffler un peu. Au début des années 2000, grâce à son beau-père facteur, il a rencontré tous les personnages de ce film et a commencé à les photographier. A la retraite de son beau-père, c’est avec le vétérinaire qu’il a continué ses tournées et rencontré de nouvelles personnes. Au final, une vingtaine de personnes ont été photographiées pour son livre Face au silence qui est sorti en 2010 dans de nombreux pays. Et c’est sa rencontre avec le producteur du film qui a donné naissance à ce dernier. (...)

Le producteur explique : « Christophe Agou voulait donner la parole à ceux à qui on ne la donne jamais, ceux que les institutions et les pouvoirs divers ont laissé tomber, ceux que l’on a sacrifiés au nom de la modernité, de la rentabilité et de la consommation. On s’interroge souvent sur le sous-prolétariat urbain mais très peu sur ceux qui souffrent en silence en milieu rural. Christophe a fait le choix de filmer l’humanité qui émane de ces êtres qui n’intéressent personne (…). J’y vois personnellement un hymne à la résistance car ses gens se battent avec cœur ».

Et du réalisateur, nous avons ce témoignage : « Moi, qui croyais rencontrer des gens isolés et repliés sur eux-mêmes, j’ai découvert qu’ils sont les témoins de ce monde qui s’éteint. J’ai alors décidé que ce film devait les relier à notre monde à nous. (...)

Les personnages sont filmés avec respect et si le dénuement dans lequel ils vivent est filmé sans fard dans toute la violence de leur pauvreté, à aucun moment, la pitié n’est convoquée mais au contraire c’est la conscience qu’ils ont d’eux mêmes et leur capacité de faire face qui nous frappe. (...)

nous pensons que ce film peut nous permettre de sortir des classifications habituelles et aborder, grâce à sa radicalité, différents niveaux de résistance individuels que peuvent adopter, aujourd’hui, un certain nombre de pauvres, de vieux et d’isolés en tout genre. C’est pourquoi les associations, mobilisées sur les questions du monde paysan, des personnes âgées, du mal logement, de la grande pauvreté et des droits de l’Homme, sont invitées à se rassembler autour du film pour mettre à jour l’état d’abandon dans lequel sont laissés celles et ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang.