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LE MYTHE DE L’EXIL FISCAL DES RICHES
Article mis en ligne le 26 juillet 2013
dernière modification le 22 juillet 2013

Fuite des riches à l’étranger, exil forcé, politique fiscale confiscatoire : selon le MEDEF, la France est devenue un enfer, non pas pour les chômeurs, les précaires, les salariés et les retraités, mais pour les plus gros détenteurs de capitaux, de patrimoines et de rentes. Echapper aux griffes du Fisc est l’idée fixe des gros possédants, largement aidés dans ce domaine par des cabinets d’affaires spécialisés (comme ceux de Messieurs Borloo et Copé, par exemple).

Les médias nous rapportent de pathétiques exils de grands capitalistes, sportifs ou acteurs. Qu’en est-il en réalité ? Dans une Europe où la concurrence fiscale permet aux très hauts revenus et patrimoines d’élire domicile dans un pays où l’impôt serait plus clément, y a-t-il vraiment un mouvement d’exil fiscal hors de France ?

Le ministère des Finances est assez avare en chiffres, dans ce domaine. Mais certaines données ont été publiées en 2010 concernant l’impôt sur la fortune (ISF). Selon ces données, 846 redevables de l’ISF ont quitté la France en 2006, c’est-à-dire avant le déclenchement de la crise financière, contre 719 en 2009 et 821 en 2008. Mais comme il y a eu aussi des retours, le solde net n’est plus que de 620 départs en 2006, 479 en 2007 et 509 en 2008. Et pour l’année 2011, selon une évaluation des mêmes sources, seuls 128 de ces contribuables auraient décidé de quitter le territoire national.

Au total, la proportion des départs de personnes assujetties à l’ISF est restée stable, autour de 0,12 % au cours des années qui ont précédé la crise. En 2009 et 2010, ce chiffre est passé à 0,15 %. Autrement dit, 99,85 % des redevables de l’ISF ont préféré rester chez eux. En outre, le manque à gagner lié aux départs ne représente que 0,5 % des recettes totales de l’ISF. Il est vrai qu’en France l’évasion fiscale se fait facilement à partir de chez soi ; elle n’impose pas de faire ses valises.

Plus qu’une réalité, le soi-disant « matraquage fiscal » conduisant à l’exil des riches relève surtout d’une bataille idéologique animée par les politiciens procapitalistes et relayée par les experts et médias allant dans leurs sens.

Et là, ces gens sont sans vergogne.(...)

parmi les 15 milliardaires français qui apparaissent dans le classement FORBES de 2012, 60 % doivent l’essentiel de leur patrimoine à leurs parents. On est bien loin de l’entrepreneur audacieux et créatif ! Tout cela, les politiques le savent parfaitement. C’est pourquoi il faut s’attaquer aux racines des inégalités, en sachant bien que si l’arme fiscale est importante, la maîtrise de la production et la gestion des richesses le sont encore plus. (...)