
Un des grands mystères des temps modernes est le prodige de l’argent censé faire de l’argent ! Alors qu’au commencement, la richesse n’est que l’extorsion de la plus value, c’est-à-dire du vol du temps de travail forcé non payé au travailleur !
L’entassement de marchandises et l’accumulation de capital seraient déterminés par le marché : mais si l’échange était équitable, le marché serait un jeu à somme nulle. Chacun recevrait l’exacte contrepartie de ce qu’il apporte. Il n’y aurait pas de plus value, cette particularité qui permet l’accumulation des richesses.
Derrière l’agitation superficielle du marché, il y a le lieu : l’atelier ou l’usine, ou le travailleur se fait détrousser de la plus value. Le travailleur n’a que sa force de travail à vendre, et cette « marchandise » a une vertu fabuleuse : en se consommant elle crée de la valeur ! Et une foie que cette force de travail est vendue, l’employeur a légalement le droit de la faire fonctionner aussi longtemps que possible. Dans le mode de production capitaliste, le temps de travail du prolétaire se divise en temps de travail nécessaire et temps de surtravail. Le travail nécessaire est le travail que le travailleur effectue pour assurer la production et la reproduction de sa propre force de travail, c’est-à-dire le travail qu’il lui faut fournir pour satisfaire ses besoins et se reproduire. Le surtravail est le travail accompli au-delà du temps de travail nécessaire, donc effectué gratuitement pour le compte du détenteur du capital qui achète la force de travail. C’est l’enjeu premier de la lutte des classes ! (...)
C’est une lutte permanente ou le travailleur s »efforce d’augmenter sa part dans le partage entre travail nécessaire et la plus value. Tandis que son patron, inversement, en intensifiant le travail par l’augmentation des cadences, le recul de l’âge de la retraite et l’augmentation des horaires ou la diminution des jours de repos, s’efforce du contraire. (...)