
Loin de répondre à un seul objectif électorat de court terme, le débat qu’a lancé le gouvernement sur l’ « identité nationale » vise à confondre cette notion, floue et ambiguë, avec le concept politique de souveraineté, au moment où cette dernière est plus menacée que jamais par le dit traité de Lisbonne. Cela s’inscrit en outre dans le contexte de la promotion idéologique du couple identité/diversité, qui tente d’occulter voire de disqualifier les luttes sociales au profit des leurres sociétaux.
...On peut du reste s’interroger : pourquoi les concepts de « diversité » et d’ « identité » envahissent-ils ainsi les discours ? Un auteur rationnel s’est frotté à ce sujet. Dans son ouvrage La diversité contre l’égalité , Walter Benn Michaels, analyse l’incroyable escroquerie politique et intellectuelle que représente ce que l’on pourrait appeler l’idéologie (et l’imagerie) de la diversité. Michaels montre bien que l’obsession contemporaine pour ces conceptions ethnico-cuturelles n’est ni anodine, ni innocente. Si les dirigeants politiques, économiques et médiatiques font de la diversité un « programme de justice sociale », comme il l’écrit, c’est pour que l’ordre néolibéral soit maintenu coûte que coûte. Nous avons affaire à une idéologie d’accompagnement de la mondialisation...