
L’étude portait sur l’impact de l’affaire Benalla sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, de nombreux utilisateurs se sont plaints du fait que l’auteur de cette étude avait publié sur son site les fichiers des personnes ayant tweeté sur le sujet, et leur affiliation politique supposée.
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Les plaintes déposées concernent une étude réalisée par une organisation de lutte contre la désinformation, l’ONG belge DisinfoLab, qui cherchait à déterminer s’il y avait eu, ou non, une ingérence russe pour amplifier l’impact de l’affaire Benalla sur Twitter tout particulièrement.(...)
Un profilage des utilisateurs
Sur le site de microblogs, de nombreux utilisateurs se sont plaints du fait que DisinfoLab avait publié sur son site les fichiers des personnes ayant tweeté sur le sujet, avec le nombre de messages ou de retweets, et leur affiliation politique supposée.
Les fichiers classaient les personnes en fonction du nombre de messages ou retweets en lien avec l’affaire Benalla. Mais un profilage des utilisateurs était également effectué : "pro-Mélenchon", "pro-Rassemblement national" (RN, ex FN) ou "russophiles".
Sur Twitter, DisinfoLab a rejeté les accusations de fichage, expliquant que "ces données avaient été publiées à dessein de vérification méthodologique et afin de limiter la circulation d’un fichier erroné. Notre méthodologie consiste à exporter des données publiques de conversation et de les analyser". "Nous ne réalisons pas de fichage, mais nous comprenons que cela puisse être interprété comme tel, et en sommes profondément désolés", a ajouté l’organisation.
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une étude réalisée au début du mois d’août par EU Disinfolab indiquait qu’une minorité de comptes avaient inondé Twitter lors de l’affaire Benalla, émettant ainsi l’hypothèse d’une ingérence russe par le biais de comptes automatisés ayant pour mission de faire gonfler la polémique sur les réseaux sociaux.
Il n’en fallait pas moins pour que la majorité se jette sur celle-ci pour minimiser la portée "réelle" du scandale, et hurler à la tentative de déstabilisation venant de Moscou. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, avaient d’ailleurs appelé à ce que "toute la transparence soit faite sur la diffusion de ce type de message". Le groupe Agir (centre droit pro-Macron) a demandé que le Sénat se saisisse de "la manipulation attribuée aux comptes russophiles sur Twitter pour déstabiliser l’exécutif français", dans le cadre de l’enquête parlementaire.(...)
Mais quelque jours plus tard, la même ONG a nuancé ses premières conclusions, indiquant qu’il n’y avait aucune preuve d’une ingérence russe, et que la présence de comptes automatisés (caractéristiques des campagnes massives de déstabilisation) était plus qu’infime dans la masse des comptes ayant commenté à souhait l’affaire Benalla.
Fin de l’histoire ? Pas vraiment. (...)