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« La Russie sans censure » : à Moscou, les manifestants défilent contre les restrictions du web
Article mis en ligne le 24 juillet 2017

Les efforts persistants du Kremlin, armé de son chien de garde numérique, le Roskomnadzor, pour censurer le web russe ont réuni près d’un millier de participants ce dimanche à Moscou. Le mot d’ordre du défilé ? Le refus de la censure sur le web. Trois manifestants ont été interpellés.

Contrairement aux manifestations d’Alexeï Navalny, principale figure d’opposition, le rassemblement tenu ce dimanche à Moscou avait été autorisé par les forces de l’ordre.

Toutefois, trois interpellations ont tout de même été comptabilisées par l’ONG russe OVD-Info. Selon elle, l’un des interpellés aurait été surpris dans la manifestation avec un tract pro-Navalny. Or, si les forces de l’ordre ont accepté le rassemblement contre la censure, il n’était pas question qu’il s’agisse d’un nouveau mouvement favorable au « candidat crédible » de l’opposition russe.

Pourtant, les mots d’ordre et les manifestants avaient quelque chose en commun avec les dernières manifestations organisés au début de l’été par Navalny et ses proches : des jeunes gens nombreux, une organisation numérisée et le désormais fameux slogan « La Russie sans Poutine » auquel a été ajouté pour l’occasion, « et sans censure ». (...)

La manifestation intervient à la fin de la première étape du processus de surveillance généralisé des télécommunications voulu par le Kremlin. La nouvelle armada législative a pris racine sur le terrorisme pour mieux étendre les prérogatives étatiques, jusqu’aux résultats exposés à la Douma récemment : saisine des clefs de chiffrement, conservation des historiques, des messages et blocage des éventuels services rétifs. (...)

Les sanctions, après les menaces, ont pris une importance nouvelle avec le départ forcé des LinkedIn et autres Dailymotion. Le bras de fer entre Telegram et le Roskomnadzor, chien de garde du web russe, illustrait également le « tour de vis » du Kremlin.

À l’AFP, Pavel Rassoudov, ancien dirigeant du Parti Pirate, explique que Poutine voit dans le web libre un outil de déstabilisation de son pouvoir. (...)

Stigmate d’une opposition qui se structure grâce aux outils numériques, le Bouton Rouge avait attiré notre attention au lendemain des manifestations de mai, lorsque la correspondante du Monde, Isabelle Mandraud rencontrait des jeunes russes utilisant la fameuse application.

Interrogée par Numerama le 29 mai, la correspondante nous expliquait alors à propos d’OVD-Info et de l’application de Litreev : « Bouton Rouge est né à l’initiative d’un jeune programmeur de Saint-Pétersbourg, en réaction a l’ampleur des interpellations qui ont eu lieu lors des manifestations du 26 mars organisées à travers tout le pays par l’opposant Alexeï Navalny. Rien qu’à Moscou, les forces de sécurité ont interpellé 1043 personnes, dont des mineurs. Un record ! » Elle détaillait également le rôle particulier que peut jouer un outil informatique dissident dans la Russie de Poutine : « L’application répond à ce besoin de s’organiser face à un pouvoir qui ne tolère pas la contestation ». (...)