
Le Groupe de Soutien de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits de l’Homme au Sahara Occidental (253 organisations membres) condamne la rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 dans le Territoire non autonome du Sahara occidental de la part du Royaume du Maroc qui n’a pas hésité à déployer ses troupes et son armement devant un groupe de civils désarmés qui manifestaient pacifiquement dans la zone démilitarisée de Guerguerat au sud-est du Territoire.
Le Groupe de soutien de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits de l’Homme au Sahara Occidental déplore vivement que la majorité des membres du Conseil de sécurité n’aient pas mesuré à sa juste valeur l’exaspération du Peuple sahraoui qui attend depuis 1966 (rés. 2229-XXI de l’Assemblée générale ONU) l’organisation d’un référendum d’autodétermination, en application de de l’Assemblée générale de l’ONU intitulée « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux ».
Dès 1971, la Cour Internationale de Justice avait reconnu que les principes énoncés dans la résolution 1514 (XV) ont un caractère de droit coutumier. Dans l’Avis consultatif de 1975 sur le Sahara occidental, la Cour a confirmé que le droit à l’autodétermination des peuples soumis à domination coloniale est un principe fondamental du droit international. En 1995, à l’occasion de son jugement dans le cas opposant le Portugal à l’Australie, la Cour a affirmé que le droit à l’autodétermination est un droit erga omnes, opposable à tous.
Depuis l’adoption de la résolution 1514 (XV) en 1960, le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance des peuples soumis à une domination coloniale a été maintes fois réaffirmé par les différents organes des Nations Unies et encore récemment, en l’an 2000 avec l’adoption solennelle par les chefs d’Etat et de gouvernement de la Déclaration du Millénaire (rés. 55/2 de l’Assemblée générale) et du Document final du Sommet mondial de 2005 (rés. 60/1 de l’Assemblée générale).
En soulignant que le Sahara occidental est le seul Territoire non autonome qui n’a pas de Puissance administrante reconnue et qu’il est également le seul qui se trouve sous occupation militaire illégale, le Groupe de soutien de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits de l’Homme au Sahara Occidental rappelle les termes des paragraphes opérationnels 1 à 3 de la résolution 74/140 (18 décembre 2019) intitulée « Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination » par lesquels l’Assemblée générale :
1. Réaffirme que la réalisation universelle du droit à l’autodétermination de tous les peuples, y compris ceux qui sont soumis à une domination coloniale, étrangère ou extérieure, est une condition essentielle à la garantie et au respect effectifs des droits de l’homme ainsi qu’à la préservation et à la promotion de ces droits ;
2. Se déclare fermement opposée à tous les actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères, qui ont eu pour effet d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde ;
3. Demande aux États responsables de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous les actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous les mauvais traitements infligés aux peuples visés, et en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient contre eux à ces fins.
Le droit à l’autodétermination des peuples soumis à une domination coloniale ne saurait être appliqué de manière discriminatoire ; aucun organe des Nations Unies ne saurait appliquer une politique de deux poids – deux mesures à l’exercice du droit à l’autodétermination des peuples soumis à une domination coloniale simplement pour satisfaire des ambitions expansionnistes jugées illégitimes par la Cour Internationale de Justice.
Le Groupe de Soutien des ONG de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits de l’Homme au Sahara Occidental appelle solennellement les Puissances qui ont soutenu depuis 1975 le Royaume du Maroc militairement, financièrement et politiquement – Etats-Unis, France et Espagne – à cesser immédiatement d’être complices des violations systématiques des droits de l’Homme et des normes du Droit International Humanitaire de la part du Royaume du Maroc au Sahara occidental.
Leur soutien inconditionnel à une politique coloniale d’un autre siècle décrédibilise totalement leur action pour la protection et la promotion des droits de l’Homme dans le monde. (...)