
Le débat parlementaire sur la loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » arrive à son terme. Une troisième lecture du texte est en cours à l’Assemblée nationale jusqu’au 23 juin. Parmi les sujets les plus discutés : les « obligations de compensation écologique ». L’idée : contrebalancer la biodiversité perdue à un endroit en protégeant celle qui risque d’être détruite ailleurs. Un rapport du Mouvement mondial des forêts (World Rainforest Movement, WRM) et de l’ONG Re:Common, éclaire la manière dont les sociétés minières promeuvent la « compensation de la biodiversité » pour verdir leurs activités [1].
(...) Les auteurs du rapport ont rencontré des villageois habitant à proximité du site du projet de compensation. Si les communautés disposent de peu d’informations sur ces projets et encore moins sur les industries qui financent ou achètent les crédits de compensation, elles subissent en revanche une forte limitation de l’accès à la forêt. Selon le rapport, la mise en place de l’aire de conservation a conduit à l’interdiction de cultiver du manioc à la lisière de la forêt. « Nous comprenons qu’il est important de protéger les forêts, témoigne un habitant. Mais ils auraient dû mettre en œuvre des projets qui nous permettent de cultiver des aliments, avant de nous empêcher d’utiliser la forêt. Autrement, nous nous retrouvons sans nourriture et ça, c’est un problème. »
La capacité des villageois à nourrir leur famille est fortement mise en péril. (...)