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La Croix
La concertation sur la pauvreté est lancée
Article mis en ligne le 6 décembre 2017
dernière modification le 5 décembre 2017

La ministre des solidarités Agnès Buzyn a installé lundi 4 décembre les six groupes de travail qui doivent plancher sur les propositions de lutte contre la pauvreté d’ici au printemps.

Plus d’un mois et demi après l’annonce faite par Emmanuel Macron d’une concertation sur la pauvreté et trois semaines après la nomination d’Olivier Noblecourt, ex-directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, comme délégué interministériel chargé du dossier, les choses sérieuses vont pouvoir commencer.

(...) En particulier, la ministre de la santé et des solidarités et le délégué interministériel ont nommé les présidents des six groupes de travail qui doivent plancher sur des propositions qui doivent inspirer la stratégie du président de la république d’ici au printemps.

Les enfants et les jeunes, priorité du gouvernement

Précisant que « trois millions d’enfants, soit en enfant sur cinq [et] plus d’une famille monoparentale sur trois vivent en situation de pauvreté », la ministre revendique toujours d’axer sa stratégie sur la prévention en ciblant particulièrement les enfants et les jeunes, de façon à éviter que les enfants pauvres d’aujourd’hui ne deviennent les adultes pauvres de demain.

Mais elle semble avoir entendu les associations, qui s’inquiétaient d’une vision trop restrictive. « Prendre les choses par le biais de l’enfant est une bonne chose car cela permet de parler d’éducation, de logement, de santé… Mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des hommes et des femmes seuls en situation de pauvreté », rappelait ainsi Claire Hédon, la présidente d’ATD Quart Monde, dès le 17 octobre. (...)

Le non-recours aux droits fera l’objet d’une attention particulière. Tout comme les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance et les jeunes décrocheurs, deux publics qui présentent un risque accru de basculer dans la pauvreté.

Six binômes à la tête des groupes de travail

De plus, avancée significative, pour les personnes touchées par la grande pauvreté vivant avec moins de 50 % du revenu médian, soit moins de 850 € par mois, le recours à des « dispositifs spécifiques » est envisagé, même si la question de l’augmentation des minimas sociaux pour ces publics n’est pas encore évoquée.

Enfin, le gouvernement veut renouveler la gouvernance pour assurer que les mesures qui décidées seront mises en œuvre partout sur le territoire – c’était un point faible du précédent plan pauvreté du gouvernement Hollande.

Pour mener les discussions, le ministre a nommé six binômes, formés à chaque fois d’un acteur associatif, comme la présidente du Secours catholique Véronique Fayet et la directrice du Samu social de Paris Christine Laconde, et d’un acteur politique, comme les députés Aurore Bergé ou Olivier Véran. Ils seront à la tête de six groupes de travail tournant autour des thèmes de l’enfance, des jeunes, de la prévention, de l’accès aux droits, de la grande exclusion et de la gouvernance.

La question des moyens toujours en suspens (...)

Ces propositions doivent être restituées en mars en vue de l’élaboration d’une stratégie de lutte contre l’exclusion qui sera présentée début avril au président de la République lors d’une journée spéciale au Conseil économique social et environnemental.

Reste à savoir si cette concertation peut véritablement déboucher sur un plan ambitieux. (...)

" il y a toujours des interrogations sur la question des moyens qui vont être mis au service de ce plan. » Échaudées par la diminution des APL et des emplois aidés, puis plus dernièrement par les orientations de la politique migratoire, les associations jugeront sur pièce.