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Le Monolecte
La démonstration par le vide
Par Agnès Maillard le vendredi 17 septembre 2010
Article mis en ligne le 21 septembre 2010
dernière modification le 19 septembre 2010

...Les invisibles, les sans-grade, les figurants, les clandés... ceux que l’on ne voit pas, qui comptent pour rien, sont généralement ceux qui tiennent toute la structure sociale sur leurs épaules. Les Mexicains, méprisés aux États-Unis et pourtant présents partout ont déjà fait la démonstration de leur puissance, rien qu’en menaçant de disparaître une journée entière. Les dominants font toujours semblant d’ignorer à quel point ils dépendent de la piétaille, à quel point leur propre règne est fragile. Que les petites mains disparaissent du paysage subitement et voilà le roi qui parade nu, au milieu des boulevards déserts...

...que les éboueurs se croisent les bras et voilà le hideux visage de la pourriture, de la saleté, des courses de rats le long des façades, des odeurs putrides et des miasmes délétères, qui contemple la cité perdue en ricanant.

Parce que l’essentiel est ce que l’on ne voit pas, parce que la vraie richesse est ce dont on ne peut imaginer se passer....

...Un petit rien qui suit un autre petit rien, des petits gestes anodins et sans importance qui s’empilent comme les couches du millefeuille et nous rendent indisponibles jusqu’à justifier les différences de salaires, les différences de retraites. La multitude des petits riens qui forme un grand tout, celui de la condition de la femme moderne, ce continent inconnu de travail constant et invisible. Celui sur lequel repose tout le reste. Notre abnégation qui assure leur confort. La source de toutes les inégalités.

À quand la grève générale des femmes ?