
Selon un nouveau rapport publié cette semaine, la maladie de la fièvre des tranchées, qui était transmise entre soldats lors de la Première Guerre mondiale, réapparaît parmi les personnes SDF. Dans l’étude, les médecins rapportent notamment le cas d’un homme sans domicile fixe, âgé de 48 ans, qui a développé une grave infection au cœur après avoir été contaminé par cette maladie bactérienne à Manitoba, au Canada.
Rarement fatale, elle affaiblit considérablement les soldats qui, parfois, ne peuvent plus se battre pendant des mois. Dans le cas où elle n’est pas traitée, elle peut causer de l’endocardite, une grave inflammation de la paroi des valves cardiaques.
La fièvre des tranchées urbaines
Alors que la maladie est aujourd’hui bien traitée grâce à l’administration d’un antibiotique mis au point une dizaine d’années après la Grande Guerre, des scientifiques notent néanmoins une hausse du nombre de personnes SDF souffrant de la fièvre des tranchées depuis les années 1990. Face à ce phénomène préoccupant, certains souhaitent rebaptiser la maladie « la fièvre des tranchées urbaines ». (...)
Si la récente étude présente un patient canadien qui a pu être tiré d’affaire, une étude californienne publiée en mai explique qu’un homme SDF est mort à la suite des complications de la maladie.
Le fait que des personnes SDF meurent aujourd’hui de la fièvre des tranchées prouve le manque de ressources dont elles souffrent. En effet, les complications liées à cette maladie peuvent parfaitement être évitées si des antibiotiques sont administrés et si les poux sont traités.
Les auteurs de l’étude recommandent que les personnes en grande précarité aient un meilleur accès aux traitements contre les poux, ainsi que de meilleures conditions dans les foyers d’accueil. (...)
Selon Philippe R. S. Lagacé-Wiens, l’un des auteurs de l’étude, « pour réussir à prévenir cette maladie, il faut mettre fin au sans-abrisme et à la pauvreté ».