
(...) Le collectif "Börtön helyett lakhatást !" (un logement plutôt que la prison) à l’origine du mouvement estime que la politique anti-pauvres du gouvernement a considérablement aggravé la situation sociale des démunis. Il a lancé une pétition dans laquelle il dénonce « le harcèlement des sans-abri par les autorités » qui les force à fuir la ville et les pousse à se réfugier dans des endroits dangereux et inaccessibles aux travailleurs sociaux.
Depuis le 1 er décembre, un sans-abri « récidiviste » - contrôlé une seconde fois par la police au même endroit sur la voie publique – peut être condamné à une amende de 150.000 forint (environ 500 euros) ou, s’il n’est pas solvable (sic !), à 60 jours de prison, convertibles dans certains cas en travaux d’intérêt général.
Plusieurs associations d’entraide dénoncent une « criminalisation de la pauvreté » et une « politique inhumaine » qui vise seulement à dissimuler la misère.
(...) « Les rédacteurs de la loi affirment qu’emprisonner les sans-abri est une forme de sanction "dissuasive". Cela est très cynique et ignore le fait que les sans-abri sont souvent obligés d’utiliser l’espace public pour survivre à cause du manque de services, en particulier celles adaptées à leurs besoins. Faire du « sans-abrisme » une infraction permet de soustraire cette question des politiques sociales. Cela constitue également un déni de responsabilité de l’État pour ce qui est souvent le résultat de problèmes structurels et accable les sans-abri pour leur situation ».(...)