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Libération
« La justice nous autorise à dire ce qu’on pense des violences policières »
Article mis en ligne le 29 mai 2014

Poursuivie pour diffamation par le ministère de l’Intérieur, la sœur d’un jeune homme tué par un policier en avril 2012 a été relaxée.

La décision a été accueillie par une salve d’applaudissements au sein de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Amal Bentounsi, poursuivie pour diffamation par le ministère de l’Intérieur, a été relaxée ce mercredi, devant de nombreux soutiens. La jeune femme avait comparu début avril pour des propos tenus dans un clip vidéo intitulé Urgence notre police assassine. « Vous voulez commettre des crimes en toute impunité sans jamais être inquiété par la justice ? […] Prêt à tuer sans être en état de légitime défense ? […] Ne vous inquiétez pas, même si vous êtes coupable, on s’arrangera pour que vous ne le soyez plus. Alors n’attendez plus, la police est le meilleur des métiers pour être au-dessus des lois », déclarait-elle. (...)

Malgré leur « excès », ces paroles ne dépassent pas « les limites autorisées de la liberté d’expression », a jugé le tribunal. Qui a également « tenu compte du contexte et de la personnalité » d’Amal Bentounsi. Le contexte, dans ce dossier, est tragique. (...)

Avec les familles d’autres victimes – Wissam El Yamni, Lahoucine Ait Omghar –, elle ne compte pas relâcher la pression. « On a les policiers dans notre viseur. Les Français doivent savoir ce qui se passe, que ce soit les violences verbales ou physiques. » Sa relaxe lui redonne le moral : « La justice nous autorise à dire ce qu’on pense des violences policières. C’est une petite victoire. Maintenant, on attend la grande. »