
Indépendant depuis dix ans, ce petit pays d’Asie du Sud-Est renouvelle aujourd’hui son parlement. S’il se maintient, le gouvernement sortant promet de poursuivre sa politique de dépenses, au risque de dilapider le fonds pétrolier mis en place il y a sept ans.
(...) Ni le gouvernement timorais, ni celui d’Indonésie, ni la communauté internationale ne semblent désireux de faire œuvre de justice. Dili préfère caresser dans le sens du poil Jakarta afin de ménager de bonnes relations entre les deux capitales. En 2009, le président timorais alors aux affaires, José Ramos Horta, a renoncé à la constitution d’un tribunal international pour juger les crimes commis sous l’occupation indonésienne. Il a accordé sa grâce présidentielle à de nombreux condamnés (lire ci-dessous). Ses choix font débat.
« Les Timorais doivent choisir entre la justice et la paix », déclare le révérend Albino da Costa, un pasteur de Dili. « On ne peut pas avoir les deux pour le moment. La chose la plus importante, c’est la paix. » Amelia, elle, déplore cette politique du pardon facile, qui la meurtrit une seconde fois, et qui finit par induire un système judiciaire à deux vitesses dans son pays : l’un pour les petites gens responsables de leurs actes devant la loi ; l’autre pour les puissants, intouchables au nom de la sacro-sainte stabilité politique. (...)