
Une étude montre que la paille pourrait jouer un rôle important dans le bouquet énergétique allemand. Chaque année, de 8 à 13 millions de tonnes pourraient être utilisées pour la production durable d’électricité ou de carburant.
D’après cette étude [1], sur les 30 millions de tonnes de paille produites chaque année en Allemagne, de 8 à 13 millions de tonnes pourraient être utilisées pour la production durable d’électricité ou de carburant. Ce potentiel pourrait par exemple permettre d’alimenter en électricité 1,7 à 2,8 millions de foyers, tout en alimentant en chaleur entre 2,8 et 4,5 millions de foyers. Ces résultats mettent en évidence la contribution potentielle de la paille en tant que source d’énergie renouvelable.
Pour leur étude de potentiel, les chercheurs ont analysé l’évolution des déchets produits par l’agriculture allemande. La paille de céréales y constitue la principale matière première (58% du total), mais n’est jusqu’à présent guère utilisée à des fins énergétiques.
De 1950 à 2000, la production de blé d’hiver, de seigle et d’orge d’hiver a clairement augmenté en Allemagne et est depuis restée relativement constante. En moyenne, durant cette période, environ 30 mégatonnes de paille furent produites par an. Etant donné que toute la paille ne peut être sauvée, et qu’en outre elle est également utilisée comme litière dans l’élevage, environ la moitié de ces 30 mégatonnes est techniquement disponible.
En outre, la paille de céréales joue également un rôle important pour l’humus du sol. (...)
huit, dix ou treize mégatonnes de paille par an peuvent être utilisées de manière durable à des fins énergétiques - c’est-à-dire sans inconvénient pour le sol et ses autres utilisations. "C’est à notre connaissance la première fois qu’une étude pour un pays de l’UE montre le potentiel de la paille pour une véritable utilisation énergétique durable, en prenant en compte l’examen du bilan humique", explique Daniela Thrän, scientifique au DBFZ et à l’UFZ.
La paille pourrait donc jouer un rôle dans le futur mix énergétique. Sa contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dépend de la façon dont elle est utilisée. Cette réduction peut être de 73 à 92% par rapport aux combustibles fossiles pour une utilisation dans la production de chaleur, la cogénération ou la production de biocarburants de deuxième génération. Les différents bilans de gaz à effet de serre projettent une lumière différenciée sur l’objectif de l’UE de couvrir 10% de la consommation d’énergie dans le secteur des transports à partir de biocarburants.
L’étude montre une fois encore que l’utilisation de la bioénergie nécessite toujours la prise en compte de divers facteurs. (...)