
Les faits se sont déroulés dimanche 26 novembre 2017 au centre-ville de Toulouse. Comme il le fait depuis plusieurs années, le Secours populaire mène ce jour-là une action, place du Salin, auprès de personnes en grande difficulté, dont certaines sont sans domicile fixe.
Au cours de la traditionnelle distribution de petits-déjeuners qui permet au Secours populaire de maintenir un lien avec ces personnes qui vivent souvent en marge de la société, l’association se voit sanctionnée par la police municipale. Le motif de l’intervention des policiers : une « occupation illégale de l’espace public ».
Une « occupation illégale de l’espace public »
Une sanction que la secrétaire générale du Secours populaire, Houria Tareb, ne comprend toujours pas… Il explique :
Cela fait des années que le Secours populaire sert des petits-déjeuners aux personnes en grande précarité place du Salin à Toulouse. Nous avons toujours eu l’autorisation de la mairie de Toulouse avec qui nous avons toujours eu de bonnes relations…
Sauf que le Secours Populaire ne disposait plus d’une autorisation écrite pour stationner sur la place du Salin et ceci depuis plusieurs mois.
Dans le cadre des futurs travaux d’aménagement de la place du Salin qui vont être lancés en janvier 2018, la mairie de Toulouse a en effet restreint l’accès à la place au début de l’année 2017, ceci pour empêcher les véhicules de stationner librement sur l’espace public. Pour ce faire, elle avait notamment demandé au Secours populaire une demande d’autorisation pour disposer de cet espace public.
L’association avait la clé d’ouverture
Selon le témoignage d’un membre du Secours populaire, témoignage écrit sur la plate-forme du site d’informations Mediapart, l’association avait néanmoins en sa possession « une clé d’ouverture des cadenas donnant l’accès à cette place et permettant d’y stationner ». Une clé donnée par les services de Toulouse Métropole, toujours selon ce témoignage.
Averti verbalement une première fois par la police municipale il y a quelques semaines, le Secours populaire avait fait sa demande d’autorisation de stationner le 17 novembre 2017. « Il y a une dizaine de jours, nous avons envoyé une demande d’autorisation et depuis, nous attendons une réponse. En attendant, nous avons poursuivi notre activité sur la place », confirme Houria Tareb.
« Faire preuve d’humanité »
La demande d’autorisation était donc arrivée dans les services de la Ville de Toulouse quand la police municipale a décidé d’appliquer le règlement à la lettre… Une décision qui ne passe au sein de l’association :
Ce qui s’est passé dimanche nous contrarie forcément. Il y a une précarité énorme sur Toulouse et je crois qu’il faut faire preuve d’humanité face à ce phénomène grandissant. Ce rendez-vous du dimanche matin place du Salin, c’est un moment de convivialité pour les SDF et plus largement les gens qui vivent dans une grande précarité. " (...)
Si la Ville de Toulouse pointe le fait « que la demande d’autorisation du Secours populaire aurait pu être faite un peu plus tôt », elle indique « qu’un coup d’accélérateur va être donné à l’instruction du dossier ».
« C’est normal que le Secours populaire s’indigne »
La mairie de Toulouse ajoute :
« C’est normal que le Secours populaire s’indigne. Ils ont fait leur demande d’autorisation le 17 novembre et la police municipale les sanctionne le week-end d’après… Désormais, il s’agit de trouver une sortie par le haut à ce dossier ceci afin que le Secours populaire puisse faire son travail dans le cadre de la réglementation que nous soumettons à toutes les associations. (...)