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GQ magazine
La prochaine révolution énergétique aura-t-elle lieu dans une décharge de Los Angeles ?
Article mis en ligne le 6 août 2020
dernière modification le 5 août 2020

Une pile tentaculaire de 130 millions de tonnes de déchets, semblable à un ziggurat, traverse les collines de l’Est de Los Angeles, installée comme une sorte de monument symbolisant les excès de l’Amérique. Les terrains que l’on appelle Puente Hills n’ont pas recueilli de nouveaux déchets depuis près de dix ans mais ils constituent toujours la plus grande déchèterie des Etats-Unis et demeure un producteur important de gaz à effets de serre. Chaque minute, Puente Hills rejette 850 mètres cubes de gaz d’enfouissement. En l’occurence, un mélange nocif de dioxyde de carbone et de méthane produit par les microbes qui dévorent les matières organiques de la décharge.

La majeure partie des gaz en question sont capturés grâce à un système sous-terrain de canalisations et sont utilisés pour produire de l’électricité pour 70.000 logements. Mais pour Jean-Louis Kindler, PDG et fondateur de la start-up Ways2H, tout cela reste du gâchis. S’il tout cela ne dépendait que de lui, les endroits comme Puente Hills n’existeraient plus, ou pas comme aujourd’hui en tout cas. Il souhaite utiliser les déchets du monde entier comme matière première pour la production d’hydrogène, carburant durable du futur qui pourrait fournir de l’énergie aux logements, aux avions, aux voitures et aux voitures volantes. “Il y a tant de déchets disponibles, que ce soit le plastique, les déchets ménagers ou les déchets médicaux, souligne Kindler. Toutes ces choses que nous avons du mal à transformer sont remplies d’hydrogène.” (...)

La majeure partie des gaz en question sont capturés grâce à un système sous-terrain de canalisations et sont utilisés pour produire de l’électricité pour 70.000 logements. Mais pour Jean-Louis Kindler, PDG et fondateur de la start-up Ways2H, tout cela reste du gâchis. S’il tout cela ne dépendait que de lui, les endroits comme Puente Hills n’existeraient plus, ou pas comme aujourd’hui en tout cas. Il souhaite utiliser les déchets du monde entier comme matière première pour la production d’hydrogène, carburant durable du futur qui pourrait fournir de l’énergie aux logements, aux avions, aux voitures et aux voitures volantes. “Il y a tant de déchets disponibles, que ce soit le plastique, les déchets ménagers ou les déchets médicaux, souligne Kindler. Toutes ces choses que nous avons du mal à transformer sont remplies d’hydrogène.” (...)

En partenariat avec Japan Blue Energy Company, Kindler a développé un système qui permet d’extraire l’hydrogène de la plupart des déchets, que ce soit des boues d’épuration ou des vieux pneus. Le mois dernier, il a même annoncé que Ways2H avait collaboré avec des ingénieurs afin de construire la toute première station de transformation de déchets en hydrogène de ce type en Californie.

La technologie développée par Ways2H est similaire à celles des méthaniseurs qui couvrent déjà le territoire américain et transforment les déchets. Mais quelques points-clé différent tout de même. Dans un premier temps, les déchets sont triés afin d’éliminer les matériaux dépourvus de carbone ou d’hydrogène (par exemple du verre ou des métaux), puis ils sont séchés et découpés en petits morceaux d’environ 2 à 3 centimètres. Ensuite, les déchets passent par une chambre d’évaporation où la chaleur dépasse les 530 degrés afin de produire un gaz de synthèse (mélange d’hydrogène, de méthane et de dioxyde de carbone) qui peut être utilisé comme carburant ou subir un processus de raffinement supplémentaire.

Le système de Ways2H augmente la concentration d’hydrogène dans le gaz de synthèse en le mélangeant avec de la vapeur. Le résultat : un mélange qui contient à peu près moitié d’hydrogène et moitié de dioxyde de carbone. L’hydrogène est ensuite extrait grâce à un système d’adsorption à pression modulée. Un réservoir est rempli d’un matériau solide qui absorbe comme une éponge le dioxyde de carbone.

“La gazéification fonctionne très bien avec des matières premières telles que le charbon ou les copeaux de bois, explique Kindler. Mais lorsque les matériaux sont plus complexes et parfois indéterminées, comme c’est le cas avec les déchets municipaux, la procédé est moins prévisible et il est beaucoup plus difficile de contrôler la température du réacteur.” (...)

Pour chaque tonne de déchets traitée par la station d’essai de Ways2H, Kindler s’attend à produire environ 45 kilos d’hydrogène “vert”, neutre en carbone. Même si le système produit au passage du dioxyde de carbone, le procédé est considéré comme neutre en carbone car les quantités de CO2 rejetées par la station équivalent aux quantités qui étaient présentes dans les matières premières. Mais Kindler explique qu’il serait facile d’intégré un système de capture ou de stockage de carbone dans la station, ce qui lui permettrait de témoigner d’un bilan carbone négatif.

Kindler nous explique que la construction de la station Ways2H devrait être terminée d’ici à la fin de l’année et que cette dernière devrait commencer à fournir de l’hydrogènes à des clients au début de l’année 2021.

En cas de succès, il s’agirait de la première station de traitement de déchets produisant de l’hydrogène de cette façon aux Etats-Unis. Mais Ways2H est loin d’être la seule entreprise à être entrée dans cette course. (...)

La technologie a beau fonctionner, les différentes start-up qui sont entrées dans cette course à l’exploitation de la plus grande déchèterie du monde doivent encore faire face à l’ultime juge de leur travail : le marché. Depuis des décennies, le principal obstacle au développement d’un hydrogène vert aux Etats-Unis a été économique et politique, pas technologique. (...)

Tout le monde n’est pas convaincu que les solutions liées à la production d’hydrogène à partir de déchets participera à la généralisation de la production d’hydrogène à grande échelle aux Etats-Unis. Thomas Koch Blank, spécialiste de l’industrie et du transport lourd au Rocky Mountain Institute, un institut de recherches en énergies propres, affirme que la disponibilité des déchets constitue un obstacle majeur.

Il prend les exemples de la Suède et de la Norvège, deux pays qui ont investi massivement dans des systèmes de production d’énergie à partir de déchets et ont rapidement fait face à une pénurie de déchets. A l’heure actuelle, les deux pays importent des déchets d’ailleurs en Europe pour fournir leurs systèmes de production d’énergie à partir de déchets. (...)

Ni Kindler ni Mintzer ne prétendent que leur technologies seront suffisantes pour répondre à la demande grandissante en hydrogène. Ils envisagent plutôt leur technologie comme un complément à d’autres techniques de production d’hydrogène. Tout ça en permettant aux Etats-Unis de s’attaquer à ses montagnes de déchets qui posent des problèmes. (...)