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Rue 89
La solidarité « people » ne change rien au sort des bonnes au Liban
Article mis en ligne le 29 janvier 2012
dernière modification le 26 janvier 2012

Un défilé de mode a été organisé au club Behind The Green Door à Beyrouth le 18 janvier 2012. Les mannequins du jour étaient les employées de maisons originaires de nombreux pays.

Ce défilé, organisé en fanfare à la Libanaise, a lieu quelques jours avant la tenue d’une table ronde avec le ministre du Travail libanais, Charbel Nahas, sur la question d’une loi garantissant le droit de ces employées.

Cet événement emprunte la méthode « people“, chère aux médias libanais, pour mettre en évidence leur cause et attirer le regard. Il est initié par l’association libanaise Insan et l’association espagnole Aida, en collaboration avec la Coopération espagnole pour le développement.

Le fondateur d’Insan, Charles Nasrallah, explique qu’il a ‘ voulu montrer qu’elles sont avant tout des femmes, avec des droits et une dignité ’.

Portées sur le podium de la mode, ces femmes ont connu, pour pas mal d’entre elles, de terribles traitements de la part de leurs employeurs. (...)

Depuis 1973, plus de 200 000 femmes ont migré des pays pauvres pour répondre à la demande. Ces femmes ont fui l’extrême pauvreté pour l’Eldorado libanais dans l’espoir de réaliser leurs rêves. La plupart viennent des Philippines, d’Ethiopie et du Sri Lanka.

Certaines employées de maison ont des patrons qui les traitent dignement. Grâce à leurs salaires, les travailleuses migrantes parviennent à économiser de l’argent et à rentrer chez elles. D’autres sont victimes de violences, de maltraitances, de séquestrations et parfois de viols. Elles vivent sous la contrainte, financière et psychologique. (...)

La table ronde du 23 janvier tourne court. Après un rappel de l’histoire libanaise du travail à domicile, le ministre libanais du Travail s’est vite emporté. Charbel Nahas plaide fermement pour un contrat type et refuse l’idée d’une loi spécifique à la main-d’œuvre domestique étrangère. Donc aucune nouvelle proposition adaptée. (...)

Pauvre de réflexions profondes et évidentes, il est difficile de déceler une détermination de l’État libanais à traiter ce dossier épineux. Le défilé de mode a tout juste suffi à amuser la galerie
(...)

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