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Futura-Sciences
La sonde Voyager 2 fonce vers l’infini depuis 40 ans
Article paru le 21 aoüt 2007
Article mis en ligne le 22 août 2017
dernière modification le 21 août 2017

Alors que la sonde Cassini achève sa mission autour de Saturne, le dernier visiteur de la planète aux anneaux, Voyager 2, qui n’avait fait que la frôler à 161.000 km, le 25 août 1981, fête son quarantième anniversaire dans l’espace. Elle est aujourd’hui à 17 milliards de kilomètres de la Terre, juste un peu moins loin que sa sœur Voyager 1 (20 milliards de kilomètres), l’objet fait de main d’Homme le plus éloigné de la Terre. Dans 296.000 ans, Voyager 2 arrivera dans la banlieue de Sirius...

(...) alors que leur mission aurait dû être terminée depuis plusieurs années, certains chercheurs estiment aujourd’hui qu’elle ne faisait que commencer... Car un nouvel objectif se profilait, l’exploration de l’espace situé en dehors de l’héliosphère. Cette limite située à 14,1 milliards de kilomètres du Soleil, où les vents solaires ralentissent pour s’engouffrer dans l’espace interstellaire en créant des zones de turbulence, a été atteinte en décembre 2004 par Voyager 1 tandis que Voyager 2 l’abordera à la fin de cette année.

Chacun des vaisseaux est équipé de plusieurs instruments qui étudient le vent solaire et sa composition, les particules énergétiques, les champs magnétiques et les ondes radio. L’impossibilité d’utiliser l’énergie solaire à une telle distance, depuis laquelle notre astre du jour n’apparaît plus que comme une étoile un peu plus brillante que les autres, a contraint les concepteurs des engins à les munir de générateurs radio isotopiques qui assurent une alimentation continue de 300 watts. Ils communiquent avec la Terre par l’intermédiaire du réseau Deep Space Network (DSN) réparti sur toute la surface du globe.

Les signaux radio émis actuellement par Voyager à une distance de 12,6 milliards de kilomètres atteignent notre planète après avoir traversé le cosmos durant 12 heures à la vitesse de la lumière, qui est de 300.000 km/seconde. Pour Voyager 1, qui se trouve à 15,6 milliards de kilomètres, cette durée est portée à 14 heures. Il s’écoule donc, dans ce cas, 28 heures entre l’envoi d’un signal et la confirmation de sa bonne réception.
Chacun des deux engins comporte, fixé sur ses flancs, un disque de cuivre plaqué or qui contient des enregistrements sonores divers, ainsi que 116 images représentant divers paysages terrestres ainsi que des planches anatomiques et des schémas simples. Chaque disque est accompagné d’une aiguille et d’une cellule pour le lire, ainsi que d’un mode d’emploi. (...)

Voyager 1 et 2 continuent de s’éloigner de notre Système solaire, dans des directions différentes, à 17 kilomètres par seconde. Les ingénieurs de l’agence américaine estiment que leurs réserves d’énergie devraient leur permettre de garder le contact avec la Terre au moins jusqu’en 2020, alors que les deux sondes seront éloignées de 20 et 16,8 milliards de kilomètres. Continuant ensuite sur sa lancée, Voyager 1 devrait croiser l’étoile AC+79 3888 dans la constellation de la Girafe dans 40.000 ans, tandis que Voyager 2 prendrait le cap de Sirius, la plus brillante des étoiles de notre voûte céleste qu’elle atteindra dans 296.000 ans. Mais bien avant de se taire, gageons que les deux vaisseaux que la Nasa n’hésite pas à qualifier de légendaires auront encore enrichi nos connaissance sur un espace interstellaire que nous ne visiterons plus de sitôt.