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La surprenante activité de Podemos dans des campagnes à l’abandon
Article mis en ligne le 19 décembre 2015

Le parti né des manifestations des «  indignés  » dans les grandes villes du pays a revitalisé la politique espagnole jusque dans les campagnes, frappées par les difficultés économiques et le dépeuplement. Pour les élections générales de dimanche, il fait campagne en défendant le monde rural.

Dès ses débuts, deux cercles (la structure de base de Podemos) dédiés aux problématiques des zones rurales ont été créés à l’échelle du pays : Podemos Celtiberia – Mundo Rural et «  agriculture, élevage, pêche et alimentation  » (Agpa).

« On a depuis toujours la sensation d’être oubliés par tous les partis politiques. Les campagnes représentent un faible poids électoral  », constate Iván Flamarique, membre du cercle « monde rural » de la communauté autonome de Navarre (Nord).
« Une politique pour les villages depuis les villages  »

Installé dans un café face à la mairie de Tafalla (10. 966 habitants en 2014), cet agriculteur de 35 ans explique son retour dans son village natal de Mendívil (58 habitants en 2014), pour développer un projet de permaculture. Attiré dès sa création par Podemos, il a décidé de rejoindre le mouvement pour partager ses connaissances sur un secteur professionnel jusque-là très peu représenté dans le parti. Depuis l’été 2015, dix militants liés de façon directe ou indirecte au monde agricole composent le cercle monde rural de Navarre.

Les autres cercles ruraux locaux se sont constitués, peu à peu, à l’initiative des habitants des zones concernées. (...)

Le niveau local et le niveau national s’articulent selon le principe fondateur de Podemos : « Ce sont les gens qui portent les propositions, pas nous. Personne ne connaît mieux les problématiques d’un endroit que celui qui les vit  » (...)

Tous reprennent le mot d’ordre de la lutte contre le dépeuplement de l’intérieur de l’Espagne, et réclament des services publics de proximité et des infrastructures de télécommunication de qualité. La révolution industrielle des années 1960 a provoqué en effet un grand exode vers Madrid et Barcelone. Les campagnes se sont vidés de leurs habitants. (...)

Autre absurdité : Molina de Aragón, avec ses belles maisons en pierre et ses 3.500 habitants, est inscrite depuis quelques mois dans le réseau des municipalités-refuge. « Nous avons trois maisons prêtées par des riverains pour accueillir des réfugiés. Nous leur avons prévu aussi des services de conseil juridique, d’accompagnement et d’appui linguistique pour faciliter leur arrivée . » Malgré la bonne volonté des habitants, les trois maisons restent vides : l’accueil et la répartition des réfugiés relèvent de la compétence du gouvernement national… (...)

Bien que les zones rurales ne soient pas une réserve substantielle de votes pour Podemos (faute, notamment, d’un grand nombre d’habitants), le parti s’active dans les petites localités de province. Les campagnes renouent avec un niveau de revendication qui ne s’était pas vu depuis longtemps, et l’ambiance est à l’espoir dans les rangs des militants. (...)