
Le Conseil national du numérique a très vite pris position sur le projet de fichage biométrique des Français. Pour l’instance consultative, il faut suspendre ce fichier centralisé dès maintenant et engager une réflexion sur les alternatives qui peuvent être retenues.
Le Conseil national du numérique n’aura pas tardé à prendre position. Trois jours à peine après avoir annoncé sa décision de s’auto-saisir sur le fichier TES, qui rassemblera les informations personnelles et biométriques de la quasi-totalité de la population dans un seul fichier, l’instance consultative a publié ce lundi matin un communiqué dans lequel elle appelle le gouvernement à freiner des quatre fers.
Tout comme la CNIL, qui est garante du respect des libertés et de l’équilibre des traitements automatisés de données, le Conseil, dont le rôle est de « rendre publics des avis et des recommandations sur toute question relative à l’impact du numérique sur l’économie et sur la société », estime que le projet porté par l’exécutif est d’une « ampleur inégalée ». (...)
« L’existence de ce fichier laisse la porte ouverte à des dérives aussi probables qu’inacceptables. Le choix, pris par décret, d’une architecture technique centralisée pour la conservation de données biométriques soulève un grand nombre d’inquiétudes. Dans un monde numérique où le code fait la loi, l’existence d’un tel fichier laisse la porte ouverte à des dérives aussi probables qu’inacceptables », note ainsi que le CNNum. Le choix de la centralisation revient à créer une cible d’une valeur inestimable Ces menaces peuvent sembler lointaines à certains ; mais d’autres apparaîtront immédiatement dès la mise en ligne du fichier. Dans ce contexte, le choix de la centralisation revient à créer une cible d’une valeur inestimable, face à des adversaires qui ne sont pas des amateurs ». (...)