
Après le suicide de Kantra, un Malien de 18 ans qui s’est jeté sous un train de région parisienne quelques jours avant Noël, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, souhaite en savoir plus sur les circonstances du drame.
Il avait 18 ans et mis fin à ses jours en se jetant sous un train de la région parisienne. Il s’appelait Kantra Doucouré, il était Malien et était arrivé en France en 2015. Jusqu’en 2017, le jeune garçon, encore mineur, avait vécu à Nîmes, notamment entouré par une famille française dont il était très proche : Solène Bourguoin, son mari et ses enfants.
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, souhaite aujourd’hui connaître "les modalités d’accompagnement socio-éducatif et administratif" dont le jeune garçon a bénéficié alors qu’il était encore mineur, ainsi que "les circonstances de la fin de sa prise en charge" à ses 18 ans qui, vraisemblablement, a conduit à son suicide.
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Kantra au milieu de ses amis et de sa famille de cœur. Crédit : Solène Bourguoin
Kantra au milieu de ses amis et de sa famille de cœur. Crédit : Solène Bourguoin
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Le Défenseur des droits veut faire la lumière sur le suicide du jeune Kantra
Dernière modification : 18/01/2018
Par La rédaction
Après le suicide de Kantra, un Malien de 18 ans qui s’est jeté sous un train de région parisienne quelques jours avant Noël, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, souhaite en savoir plus sur les circonstances du drame.
Il avait 18 ans et mis fin à ses jours en se jetant sous un train de la région parisienne. Il s’appelait Kantra Doucouré, il était Malien et était arrivé en France en 2015. Jusqu’en 2017, le jeune garçon, encore mineur, avait vécu à Nîmes, notamment entouré par une famille française dont il était très proche : Solène Bourguoin, son mari et ses enfants.
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, souhaite aujourd’hui connaître "les modalités d’accompagnement socio-éducatif et administratif" dont le jeune garçon a bénéficié alors qu’il était encore mineur, ainsi que "les circonstances de la fin de sa prise en charge" à ses 18 ans qui, vraisemblablement, a conduit à son suicide.
>> À lire sur InfoMigrants : Désespéré, un jeune Malien se jette sous un train en région parisienne
Après un parcours difficile, l’arrivée du jeune Kantra en France s’annonçait sous de bons auspices : sa famille de cœur, à Nîmes, s’occupait de lui, l’emmenait en vacances. En octobre 2017, il avait été admis à un CAP cuisine et trouvé un patron de restaurant qui avait accepté de l’embaucher pour deux ans.
Mais quelques jours avant ses 18 ans, tout s’effondre. Kantra apprend qu’un problème administratif l’empêche de signer son contrat. Les services sociaux lui annoncent que "pour prétendre à un titre de séjour, la préfecture exige six mois de scolarisation avant ses 18 ans", explique Solène Bourgouin. Un détail que Kantra et sa famille française ignorait.
"Le jour de ses 18 ans, le 14 novembre, on ne l’a plus reconnu. Il délirait à moitié. Il disait qu’il était maudit", se souvient Solène Bourguoin. Privé de son projet professionnel, il est ensuite mis à la porte de son foyer quelques jours plus tard. Le 20 novembre, Solène lui parle une dernière fois au téléphone : "Je lui ai dit qu’il fallait qu’il sonne à notre porte s’il était à la rue. Je n’ai plus eu de nouvelles après cela".
Ayant atteint la majorité, il était devenu expulsable et redoutait son renvoi au Mali. Kantra a alors quitté le département du Gard pour rejoindre un oncle installé en région parisienne. Il a mis fin à ses jours le 21 décembre. (..)