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Le Kurdistan, une prison à ciel ouvert
Article mis en ligne le 16 mars 2012
dernière modification le 13 mars 2012

Le Kurdistan historique est actuellement partagé entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie (22 provinces sur 81 dans ce dernier pays) ; son peuple compte au minimum 25 millions de personnes (dont plus de 15 millions en Turquie).

Dès sa création, en 1923, la jeune République turque a développé une négation absolue des « minorités » vivant sur son territoire (Arméniens, Grecs, Juifs, Kurdes...). Toutes les populations ont été sommées de se fondre dans une sorte de “ turquicité ” inventée par Mustafa Kemal, et consolidée par une batterie de reformes instituant les normes de ce que l’on appelle la Turquie moderne : abolition du sultanat, du califat et de l’ancienne loi coranique ; adoption du code civil suisse, du code criminel français, du code pénal italien et du code commercial allemand ; interdiction de la polygamie, reconnaissance du mariage et du divorce civils, égalités des sexes ; adoption du calendrier grégorien, de l’alphabet latin, etc.).

La Turquie moderne a exercé une répression féroce contre tout ce qui n’était pas turc et on n’a pas encore pleinement connaissance du triste inventaire des massacres perpétrés contre les « minorités » depuis la fondation de la République...(1) La Turquie n’a ensuite jamais renoncé à cette politique, et les héritiers d’Atatürk ont amplifié la répression (occupation militaire, emprisonnement, torture, massacre).

Vingt-cinq millions de personnes sont ainsi cantonnées dans un rôle de minorité. Cela suffit non seulement à créer les conditions de l’existence d’un peuple, et à porter celles de la revendication de sa reconnaissance, mais aussi à représenter un « obstacle démographique » auquel n’ont pu parvenir à bout un siècle d’oppression. Aujourd’hui pourtant, alors que les Kurdes pensaient qu’aucun pouvoir ne pourrait dépasser en barbarie celui des années 1990, ils font le constat d’une répression qui n’a plus de limites...

Elif, une employée de la mairie de Diyarbakir, a bien voulu répondre à nos questions. (...)

Depuis mars 2005, 9000 personnes ont été mises en détention et 5700 sont encore actuellement détenues. Au 31 janvier 2012, 131 représentants du peuple sont sous les verrous. (...)

Qui sont ces personnes arrêtées ?

Des membres du BDP, des élus, des journalistes (105), des avocats (47)… Toute personne qui plaide pour la cause kurde, y compris des intellectuels, comme dernièrement la professeur Büsra Ersanli, de l’Université d’Istanbul. Dix-sept maires sont détenus, c’est-à-dire 10% des élus du BDP de 2009.
(...)

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