
Plusieurs milliers de Moudjahidines du Peuple d’Iran, réfugiés
à Ashraf en Irak ont été désarmés en 2003 suite à l’intervention militaire des
Etats-Unis et déclarés « personnes protégées » en fonction de
l’article 27 de la 4ème Convention de Genève. Suite à plusieurs attaques meurtrières dont ils ont
été victimes, ils ont accepté d’être transférés au Camp Liberty, près de l’aéroport de Bagdad en
2011 , en attendant leur transfert vers des pays tiers, suite à la signature d’un accord qui
prévoyait, entre autres, le respect des normes minimales propres aux conditions de vie des
requérants d’asile. Ces normes n’ont jamais été respectées et les attaques se sont poursuivies.
Le Lundi 7 Septembre 2015, un groupe d’agents envoyés conjointement par le ministère iranien
des renseignements et la Force Qods (des Pasdarans) se sont rassemblés en face de l’entrée du
camp Liberty . C’est une résurgence des événements, qui ont conduit à des massacres il y a
quelques années au camp d’Achraf.
Le gouvernement irakien a systématiquement refusé le visa d’entrée pour les familles souhaitant
visiter les leurs dans le camp Liberty. D’autres parents de résidents se sont vus arrêtés,
emprisonnés, voir même exécutés en Iran, une fois ayant rendu visite à leurs proches à Achraf. En
effet, aucun ONG, ni parlementaires, ni même les avocats des résidents ne sont pas autorisés à
leur rendre visite.
Ces agents ne pouvaient pas atteindre le camp Liberty sans la coopération directe du
gouvernement de l’Irak. Ils ont dû passer plusieurs points de contrôle avant d’arriver à l’accès du
Camp.
Le MRAP condamne fermement le fait que des réfugiés soient soumis à une telle torture
psychologique, plusieurs personnes sont mortes faute de soins. Le gouvernement de l’Irak porte
l’entière responsabilité de la sécurité et de l’intégrité des habitants de ce camp et doit prendre des
mesures immédiates pour enlever ces agents.
Nous demandons instamment au Secrétaire général de l’ONU d’intervenir auprès du
Gouvernement irakien pour mettre un terme à ce jeu dangereux. Nous exhortons également le
gouvernement américain, qui s’est engagé à protéger les résidents jusqu’à leur départ d’Irak, de
respecter ses obligations et intervenir pour empêcher des agents du régime iranien d’avoir accès
au camp Liberty.