Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Acrimed
Le Monde d’Arnaud Leparmentier macronise la démocratie
Article mis en ligne le 15 mai 2017

(...) Emmanuel Macron est désormais Président de la République ! Personne ne songe à le contester. Mais de là à faire assaut de légitimisme, il y plus qu’un pas : un fossé. Légitimisme ? C’est-à-dire le soutien inconditionnel au pouvoir en place au nom de sa légitimité électorale. Le Monde est un quotidien légitimiste : c’est parfaitement son droit. Mais il ne fait aucun doute que le légitimisme ne fait pas bon ménage avec le journalisme. Comme on va le voir…

Emmanuel Macron a été élu avec une majorité des suffrages exprimés : personne ne songe à le contester. Peut-on pour autant célébrer cette victoire électorale comme un « triomphe » que même Emmanuel Macron et ses partisans ne revendiquent pas ? Le Monde, plus enthousiaste que les plus enthousiastes, l’affiche à la « Une » du quotidien daté du 8 mai 2017 (...)

Qu’Arnaud Leparmentier, en journaliste ouvertement dépendant, se rêve en partenaire d’Emmanuel Macron et se comporte comme un « fan » enamouré est pour moins troublant ! Peut-être espère-t-il que son zèle lui vaudra une séance photo avec le nouveau locataire de l’Elysée, pour que le cliché vienne compléter celui qui figure sur son compte twitter et sur lequel il s’exhibe (voir en annexe) en compagnie d’Angela Merkel

Quant à savoir si son acharnement outrancier de polémiste atrabilaire est conforme au rôle d’un des directeurs éditoriaux du Monde, nous laisserons au directeur du Monde, Jérôme Fénoglio, le soin de l’évaluer. (...)

« L’outrance pourrait prêter à sourire si cette intolérance ne témoignait d’un fâcheux déni des règles de la démocratie » : c’est Le Monde qui l’affirme, fort de sa propre outrance, qui l’autorise à omettre que parmi les règles de la démocratie figure le droit de manifester et de s’opposer aux projets du président élu. Fâcheux déni, par Le Monde, des règles de la démocratie… et du journalisme.

Or c’est bien ce droit d’opposition que Le Monde, dont l’imaginaire argumentatif défie la plus élémentaire déontologie, conteste ou propose de différer : « Il sera bien temps pour ses adversaires de combattre Emmanuel Macron sur le terrain parlementaire ou social. Qu’ils lui accordent, dans l’immédiat, non pas un état de grâce, ni même un délai de grâce, mais tout simplement le temps de s’installer, de constituer son équipe et d’engager son action. Ce serait la moindre des corrections démocratiques. »

Garant autoproclamé de la correction démocratique, Le Monde macronisé a infligé à ses lecteurs, non une leçon de journalisme, mais un cours de maintien.