
Contrairement à la Catalogne qui fait également la une de l’actualité, la Guyane, même si elle aspire à davantage d’autonomie, n’a certes pas les moyens de revendiquer son indépendance. La Guyane est une région pauvre avec un niveau de vie très inférieur à celui de l’Hexagone, de nombreux indicateurs socio-économiques défavorables (les chiffres clés ici) en attestent. Le mouvement social qui a agité le département au printemps dernier et le profond mécontentement qui subsiste aujourd’hui témoignent de ses difficultés et de son mal-être mais ne sont pas le reflet d’une aspiration séparatiste. Le mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale guyanais qui prône l’indépendance reste marginal.
Même si la République en marche ne prête qu’aux riches, la Guyane fait néanmoins partie de la communauté nationale et, comme toute région française et européenne (c’est une des neuf régions qualifiées d’ultrapériphériques de l’UE ), elle aimerait bien être véritablement reconnue et respectée, bénéficier de services publics assurant à tous ses habitants, et notamment à ses enfants, la couverture de besoins essentiels, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la santé.
Mais, Emmanuel Macron ne peut distribuer des cadeaux à tout le monde, les finances publiques ne le supporteraient pas, et avec tout le tact qui le caractérise et une grande pusillanimité comptable, il a donc déclaré aux guyanais qu’il n’était pas venu « faire des promesses de père Noël ».
Ses bonnes grâces et sa générosité, il les réserve sans doute aux « premiers de cordée », aux investisseurs du consortium russo-canadien Nordgold-Colombus Gold du projet d’exploitation minière de « la Montagne d’or », pour lequel il a réaffirmé son engagement ( lire ici l’article de Reporterre).
Ainsi, alors qu’un rapport récent préconise pour la Guyane « un nouveau modèle de développement social et écologique autour de la biodiversité posant sur une gouvernance partagée et renforcée » (Lire ici) , Emmanuel Macron, lui, veut continuer à favoriser la liberté d’entreprise des grands prédateurs . Il soutient résolument un capitalisme voyou qui ne peut qu’engendrer un développement inégal, excitant les convoitises, les frustrations, et favorisant le délitement progressif d’une société multiculturelle de plus en plus fragile.
La Guyane ne peut rien attendre de Macron ; son Père Noël de substitution est une ordure, il repartira avec sa hotte pleine en laissant derrière lui misère sociale et dévastation écologique.