
Le Sénat américain a confirmé, mardi, à son poste celle que Joe Biden a nommé ambassadrice des États-Unis à l’ONU, la diplomate chevronnée et fine connaisseuse de l’Afrique Linda Thomas-Greenfield. C’est un succès pour le président démocrate dont d’autres nominations font néanmoins face à de plus fortes oppositions.
Diplomate chevronnée qui fut secrétaire d’État adjointe pour l’Afrique sous l’administration de Barack Obama, Linda Thomas-Greenfield, 68 ans, a été confirmée par 78 voix contre 20 à la chambre haute, qui a le pouvoir d’approuver ou de rejeter les nominations présidentielles.
À l’ONU, à New York, les attentes sont grandes au sujet de la nouvelle ambassadrice, qui aura un rang de ministre contrairement à sa prédécesseure sans expérience internationale.
"Difficilement pire"
Ces dernières années, "les États-Unis ont été plutôt absents des débats aux Nations unies, de ses activités (...), des processus de décisions", relève un ambassadeur sous couvert d’anonymat. "J’espère une meilleure dynamique", ajoute un de ses collègues membre du Conseil de sécurité.
"Ça peut difficilement être pire qu’avec l’administration sortante qui était unilatéraliste à l’excès, qui est sortie de traités, agissait avec la menace. On avait touché le fond et cela ne peut qu’être plus positif", renchérit un troisième ambassadeur en évoquant une ex-administration "dysfonctionnelle".
Ce qui est le plus attendu, c’est "un changement d’attitude à l’égard des alliés européens", maltraités par l’administration Trump, indique un diplomate, également sous anonymat. Sous Donald Trump, Washington a bloqué des textes des Européens, proposé des contre-projets et même brandi son droit de veto.
"Preuves d’amour"
À l’ONU, les États-Unis seront aussi attendus sur le règlement de leurs arriérés, estimées à environ 1,3 milliard de dollars, dont 700 millions pour l’année en cours. "Les discours, les promesses c’est bien, mais les preuves d’amour sonnantes et trébuchantes c’est mieux que l’amour", résume un diplomate.
Le Sénat a également confirmé à une écrasante majorité Tom Vilsack, 70 ans, comme ministre de l’Agriculture, un poste qu’il avait occupé tout au long de la présidence Obama (2009-2017) : 92 voix en faveur et sept contre.
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