
Olivier Brandicourt, nouvellement nommé à la tête du groupe pharmaceutique, percevra jusqu’à 4 millions d’euros. "Incompréhensible" et "pas normal" jugent Stéphane Le Foll et Ségolène Royal
Après les "parachutes dorés" et les "retraites chapeaux", le "bonus de bienvenue" dont va bénéficier le nouveau patron de Sanofi, qui pourrait atteindre 4 millions d’euros, a suscité une salve de critiques lundi.
Olivier Brandicourt, dont la nomination a été annoncée jeudi, va bénéficier d’une prime d’accueil. Il recevra une indemnité forfaitaire brute de 2 millions d’euros à sa prise de fonction début avril, et une autre du même montant en janvier 2016, s’il est toujours en poste à ce moment-là. (...)
L’annonce de la prime, publiée sur le site internet du groupe, a fait bondir les syndicats. "Choquante" pour Stéphane Galiné (CFDT, 1er syndicat chez Sanofi), elle est qualifiée de "scandaleuse" par Thierry Bodin (CGT, 3e syndicat).
Indemnité "conforme aux pratiques du CAC 40"
"Nous ne faisons que compenser les avantages auxquels il a renoncé en quittant son précédent employeur", a dit une porte-parole de Sanofi, qui indique que son prédécesseur avait bénéficié d’une mécanisme similaire à sa prise de fonction.
Cette indemnité est "conforme aux pratiques de l’industrie pharmaceutique, aux pratiques du CAC 40 et au code Afep-Medef", a déclaré cette porte-parole, qui ajoute que "pour les dirigeants de grands labos pharmaceutiques, la compétition se joue au niveau international".
Interrogé sur l’opportunité de limiter ces rémunérations par la loi, Stéphane Le Foll a estimé que "cela pourrait être dans la loi mais le problème est que ces grandes entreprises sont internationales". De même, Ségolène Royal est restée prudente, se bornant à évoquer l’"auto-discipline".