
Depuis 1998, des chevaux de trait assurent l’arrosage, le débardage et la collecte des déchets dans les allées forestières du bois de Vincennes. Près de 200 communes françaises recourent ainsi à l’attelage, alternative écologique et conviviale aux engins à moteur. Mais les projets restent fragiles et dépendants du politique.
(...) L’attelage ne permet pas seulement de préserver les gazons. « Nous apportons du bien-être, témoigne l’agent. Quand nous passons en tracteur, les gens arrêtent de lire à cause du bruit. En attelage, ils s’interrompent pour nous regarder, nous dire bonjour et nous demander s’ils peuvent monter dans la voiture. » (...)
L’atelier des chevaux de trait du bois de Vincennes a été créé en 1998. Aujourd’hui, il compte quatre chevaux et cinq agents, qui sont d’anciens bûcherons, jardiniers ou cantonniers. Parmi leurs missions : arrosage, débardage, transport d’ordures, de feuilles mortes ou d’arbres, broyage… « Nous ramassons des poubelles pour les cantonniers ou nous débardons du bois pour les bûcherons. Nous travaillons aussi sur nos propres chantiers », explique Jean-Claude Carretier, responsable de la structure et président de la Fédération nationale des chevaux territoriaux (FNCT). En juillet dernier, Rapido et Idéal, depuis parti à la retraite, ont même été sollicités pour débarrasser des grumes au parc des Buttes Chaumont, sur des terrains en forte pente inaccessibles aux engins. (...)
« Plus écologique, on ne trouve pas, affirme Bernard Michon, propriétaire de cinq chevaux de trait et patron d’Hippomobile, une entreprise de création et fabrication de matériel d’attelage à Azé (Saône-et-Loire). Le cheval fonctionne à l’énergie solaire, qui fait pousser l’herbe dont il se nourrit. Il est 100 % biodégradable et peut se reproduire, ce qui n’est pas le cas d’un tracteur. Il marche à la commande vocale, adapte son effort à la puissance demandée, offre une adhérence parfaite sur tous types de terrains. » (...)
Selon la FNCT, environ 200 municipalités recouraient à la traction animale en 2014, contre une vingtaine en 2008. Depuis 2013, la région Bretagne subventionne « une douzaine de projets chaque année », indique M. Michel (...)
la réussite d’un projet de traction animale dépend encore énormément de la motivation et du dévouement des élus, des agents et des professionnels d’un territoire. Au niveau national, rien de bien concret pour accompagner le mouvement. (...)