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Le chômage au cœur de l’insécurité sociale
Article mis en ligne le 17 mars 2014
dernière modification le 13 mars 2014

Avec officiellement plus de 10 % de chômeurEs, près de 6 millions de personnes en prenant en compte toutes les situations et le fait que près de la moitié ne sont pas indemnisés, la question du chômage est au cœur de la situation économique, sociale et politique. L’entêtement de Hollande ou Sapin à nous annoncer le recul de ce massacre social n’a d’égal que leur acharnement à chercher la solution du côté des aides au patronat. Les restructurations, fermetures de sites, licenciements massifs depuis 30 ans ont dévasté des régions entières du Nord-Pas-de-Calais au Languedoc-Roussillon en passant par la Lorraine. Des quartiers entiers sont sinistrés, notamment dans les banlieues ou quartiers périphériques des grandes villes.

L’objet de ce dossier est d’en décortiquer la réalité et les mécanismes sans oublier les désastres sociaux qu’ils cachent. Et ce surtout à l’heure où Pôle emploi s’acharne sur ces personnes en détresse dans une politique mêlant radiations, abandons et harcèlement. Et pour faire mettre fin à ce fléau social, ne pas reculer sur ce qui n’est pas de l’utopie mais des urgences : interdire les licenciements, réduire massivement le temps de travail.

Le chômage de masse

Le chômage de masse est une réalité depuis quelque trente ans. Avant la crise de 1974, le chômage en France était faible (2,7 % de la population active en 1973). Ensuite, les bataillons de chômeurs vont commencer à augmenter et fournir au capital ce que Marx appelait « l’armée industrielle de réserve » fort utile pour peser sur les conditions de travail et les salaires. (...)

Les politiques de l’emploi : des cadeaux successifs aux patrons

Les politiques de l’emploi se sont développées depuis les années soixante-dix, c’est-à-dire depuis l’entrée dans une phase de croissance ralentie et le développement du chômage de masse. L’instrument essentiel de ces politiques est constitué de subventions aux employeurs. (...)

Et voilà le coût du travail

À partir du début des années quatre-vingt-dix, une nouvelle idée patronale s’impose : le niveau du coût du travail serait, pour une part, responsable de l’insuffisance des créations d’emplois. Des allégements de cotisations sociales employeurs sont donc mis en place à partir de 1993 et sont appelés à prospérer sous les gouvernements successifs. (...)

L’arbre des PSE ne saurait cacher la forêt des licenciements « invisibles »

L’année 2013, comme les précédentes, a été marquée par une longue série de plans sociaux. Entre janvier et septembre, 736 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été mis en place soit 16 % de plus que lors des neufs premiers mois de 2012.

Cependant les licenciements économiques individuels ou réalisés dans le cadre de PSE, ne représentaient que 2,7 % des entrées à Pôle emploi. Les fins de contrats à durée déterminée (CDD qui représentent actuellement plus de 80 % des embauches) étaient, elles, à l’origine de plus de 25 % des inscriptions au chômage, tandis que les fins de mission d’intérim représentaient 5,6 % d’entre elles. Les chômeurs, ce sont d’abord des personnes dont les contrats courts sont arrivés à échéance. La multiplication des contrats précaires (CDD, intérim, contrats « jeunes », sous-traitance artificielle, prestataires) permet de se débarrasser sans bruit de centaines de salariéEs. (...)

C’est ainsi que les chômeurs vivent !

Le président des patrons et son bras armé, la direction de Pôle emploi, veulent faire porter sur les chômeurs eux-mêmes la responsabilité de leur situation. Culpabilisation et contrôles renforcés sont à l’ordre du jour.

La moitié des personnes inscrites à Pôle emploi ne sont pas indemnisées. Les jeunes de moins de 25 ans n’ont pas droit au RSA contrairement aux rumeurs les plus folles qui courent sur les « assistés ». Une fois obtenues, les allocations ne sont pas si faciles à garder : répondre aux convocations stériles et fournir des justificatifs en cas d’absence, actualiser avec le calamiteux « 39 49 » (1). (...)

Contre l’insécurité sociale : l’urgence sociale

Le chômage est un des facteurs essentiel de l’insécurité sociale qui traverse l’ensemble de la société et conduit certainEs à se tourner vers l’extrême droite. Les résistances, les luttes contre les suppressions d’emploi, les fermetures de sites sont nombreuses, parfois même mis en Une des médias. Mais le résultat des ces mobilisations est souvent décevant, les victoires provisoires. Ces reculs pèsent sur l’ensemble des luttes notamment dans les entreprises. Et le patronat, largement aidé par les décisions gouvernementales, s’appuie sur ce rapport de forces dégradé pour imposer toujours de nouveaux reculs notamment dans le cadre de la loi sur la sauvegarde de la compétitivité.
Pour des mobilisations gagnantes la principale difficulté réside dans l’isolement. Isolement géographique, isolement dans le temps, isolement dans les statuts. Et la (re)construction d’un mouvement des chômeurEs n’est pas la moindre des difficultés. (...)