
La hausse des cotisations retraites ne réduirait pas l’emploi et la compétitivité. Ecarter cette option du débat, c’est faire le choix d’augmenter les inégalités.
Derrière la façade de l’uniformisation du système de retraite se cache la volonté de baisser les pensions pour ne pas avoir à ajuster les financements aux besoins. L’augmentation relative du nombre de personnes âgées peut être gérée de trois manières : 1)baisse des pensions ; 2)allongement de la vie active ; 3)augmentation des financements. Le débat s’est focalisé sur les deux premières alors que la troisième a été écartée au motif qu’elle freinerait l’activité économique. Il s’avère pourtant que les deux premières solutions regorgent d’effets inégalitaires alors que les analyses empiriques contestent fortement la prétendue dangerosité de la troisième.
Baisser les pensions, c’est accroître les inégalités (...)
De plus, le retard de passage à la retraite a des effets néfastes sur la santé des moins diplômés, comme viennent de le montrer des chercheusesen analysant l’effet différé de la réforme de 1993.
Hausser les cotisations ne réduit pas l’emploi ni la compétitivité
La troisième solution, l’augmentation des cotisations sociales, est écartée à cause de son effet supposé de destruction d’emplois. Pourtant, une expérience riche d’enseignements nous a été donnée par l’échec du CICE : appelé à arbitrer un désaccord minime entre deux évaluations (l’une n’observant pas de création d’emploi et l’autre qu’un très faible nombre), l’Inseea conclu que le très faible niveau d’emploi apparaissant dans certaines évaluations n’était qu’un artefact statistique.
Certains arguent que le CICE a échoué parce qu’il concernait les hauts salaires, or il concernait aussi les bas salaires. (...)