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Le Monde
Le combat sans fin des harkis et de leurs descendants
Article mis en ligne le 26 avril 2019
dernière modification le 24 avril 2019

Cinquante-sept ans après la fin de la guerre d’Algérie, leur sort reste une plaie à vif, qui mobilise de nombreuses associations.

De cette guerre, Abdellah Haddouche n’a rien vu, rien vécu. Il a 40 ans, il n’était pas né. De cette guerre, pourtant, il a tout gardé, dans ses tripes, dans son ADN, dans sa tête, dans sa voix, exaltée, emportée, dans ses gestes, rageurs, intenses, poing sur la table, main sur le cœur. Comme si c’était arrivé hier. Comme si c’était lui qui avait, un jour, pendant la guerre d’Algérie, il y a près de soixante ans, regardé son frère se faire égorger par des combattants du Front de libération nationale (FLN), comme si c’était lui qui, « par vengeance », avait pris les armes pour se battre aux côtés de l’armée française. Lui, enfin, que la République avait « trahi » puis « parqué » dans un « camp de transit » à son arrivée dans l’Hexagone.

Abdellah Haddouche est fils de harki. L’histoire de son père, il l’a faite sienne. Le combat pour la reconnaissance et l’indemnisation de ces « supplétifs de l’armée française », comme on les appelait alors, est devenu le sien. Et celui de sa génération, celle des enfants de harkis, que la France a, dit-il, elle aussi, « laissée tomber ».

Cinquante-sept ans après la fin du conflit, leur tragédie reste une plaie à vif. Emmanuel Macron leur a promis de « régler la question une fois pour toutes ». Une « cérémonie d’hommage exceptionnelle » – le Panthéon a été évoqué – et un « geste fort de reconnaissance » ont été annoncés. L’événement devait avoir lieu en décembre, il a été reporté à une date encore inconnue (...)