
Le deuxième anniversaire funeste du drame des ouvriers du textile au Bangladesh sonne l’heure du bilan, insatisfaisant : la proposition de loi sur le devoir de vigilance n’est toujours pas programmé pour son vote au Sénat et les entreprises trainent les pieds à indemniser les victimes.
Deux ans après le drame du Rana Plaza, l’avancée la plus nette a été le vote en première lecture à l’Assemblée nationale de la proposition de loi sur le devoir de vigilance le 30 mars.
Elle a pourtant déjà été édulcorée par rapport au premier texte proposé par trois parlementaires, Danielle Auroi, députée écologiste du Puy-de-Dôme et présidente de la Commission des affaires européennes, Dominique Potier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle, et Philippe Nogues, lui aussi député socialiste et président du groupe d’études sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Lobbying du Medef
Nayla Ajaltouni, vice-présidente de L’éthique sur l’étiquette, regrette :
« Nous avons soutenu le projet de loi face à une opposition frontale du Medef et de l’Association française des entreprises privées (Afep), l’organe des grands groupes, qui ont écrasé la voix des entreprises en avance sur le sujet et qui parviennent à retarder l’examen de la loi au Sénat. »
C’est pourquoi son collectif, ainsi que des ONG comme Amnesty international et Sherpa, exigent dans un communiqué que le gouvernement annonce la date de l’examen au Sénat de la proposition de loi, « inquiètes du risque d’enlisement du texte ». (...)