
Face au flot d’argent annoncé pour reconstruire la cathédrale, la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé-Pierre ou encore l’Armée du salut rappellent qu’elles manquent de moyens.
« Victor Hugo remercie tous les généreux donateurs prêts à sauver Notre-Dame de Paris et leur propose de faire la même chose avec les Misérables. » Ce tweet de l’essayiste Ollivier Pourriol, posté mercredi 17 avril et relayé plus de 16 000 fois, a trouvé écho parmi les bénévoles et responsables des associations qui luttent contre la précarité et la pauvreté. Ces mots résument leur sentiment ambivalent face au flot d’argent qui se déverse pour reconstruire la cathédrale parisienne ravagée par les flammes, lundi 15 avril en fin de journée. (...)
La Fas rappelle qu’en 2018 toutes les associations caritatives ont connu une réduction des dons, d’en moyenne 4,2 % selon le baromètre de France Générosités, une baisse inédite depuis dix ans. Mais la chute a été beaucoup plus sévère pour les fondations éligibles à la réduction de 75 % sur l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) : la transformation, en 2018, de celui-ci en impôt sur la fortune immobilière (IFI) a divisé par trois le nombre d’assujettis, tombé de 358 000 en 2017 à 120 000 l’an passé, et fait chuter leurs dons de 54 % aux fondations, soit une perte de 130 à 150 millions d’euros.