Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France 24
Le patron de la chaîne des Guignols tunisiens va être placé en détention
Article mis en ligne le 25 août 2012

Sami Fehri, le patron de la chaîne Ettounissiya TV qui diffusait l’émission satirique des Guignols tunisiens, indique être sur le point d’être placé en détention. Il accuse le pouvoir de vouloir museler une chaîne trop critique à son encontre.

Dans la semaine, M. Fehri avait déclaré à l’AFP avoir décidé d’arrêter la diffusion des Guignols à la suite de pressions des autorités. Il n’avait alors pas souhaité être cité afin de protéger sa chaîne, mais le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait relayé l’information.

Samedi, M. Fehri a précisé à Express FM avoir subi les pressions de Lotfi Zitoune, un influent conseiller du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, issu du parti islamiste au pouvoir, Ennahda. (...)

L’émission de marionnettes, lancée en mars dans une version hebdomadaire avant de devenir quotidienne il y a moins d’un mois, a été brusquement arrêtée la semaine dernière, alors qu’elle traitait de manière satirique la vie politique, raillant particulièrement les dirigeants du pays et d’Ennahda.

Sami Fehri a fondé Ettounissiya TV en mars 2011, quelques mois après la révolution tunisienne. Il était auparavant associé au sein d’une société de production, Cactus, à la famille de l’épouse du chef de l’Etat déchu, les Trabelsi.

Cette société a été placée sous contrôle judicaire et l’Etat tunisien a saisi 51% des parts de l’entreprise. Cactus fournit néanmoins l’essentiel du contenu de la chaîne Ettounissiya, dont les Guignols. (...)

Cette affaire intervient alors que le climat entre les médias et le gouvernement est délétère. De nombreux organes de presse et des représentants de la société civile accusent les islamistes de chercher à contrôler les médias jugés trop critiques à l’égard de la politique du gouvernement.

Vendredi, le Syndicat national des journalistes tunisiens a annoncé une grève générale du secteur en signe de protestation, dont la date doit être fixée dans deux semaines.