
Une prise de position rare de la part de ce syndicat apolitique, qui n’a jamais ménagé ses critiques contre la gestion actuelle des aéroports parisiens. « Le syndicat appelle l’ensemble des pilotes de ligne français à apporter leur soutien au recueil de signatures en cours dans le cadre de la procédure de référendum d’initiative partagée », précise son communiqué. FO Air France avait déjà pris position contre la privatisation.
Ces renforts arrivent alors que la collecte des soutiens au référendum d’initiative partagée (RIP) marque le pas. Après un démarrage en trombe , qui avait permis de recueillir 480.300 soutiens en deux semaines, selon le dernier décompte officiel du Conseil constitutionnel, établi le 1er juillet, les inscriptions sur le site du ministère de l’Intérieur en faveur de « la proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris » se sont nettement ralenties.
Selon le site Adprip.fr, qui tient une comptabilité officieuse mais précise et actualisée des signataires, le projet avait recueilli 536.392 soutiens au 19 juillet, soit 100.637 de moins que la moyenne requise pour atteindre le seuil des 4,7 millions d’électeurs inscrits avant la date limite du 12 mars 2020. (...)
« La prise de position des instances nationales n’est pas liée à cela, assure le président du SNPL, Yves Deshayes. Elle résulte d’une demande de nos adhérents. La décision de soutenir l’opposition au projet de privatisation d’ADP a fait l’objet d’un vote quasi unanime ».
Les pilotes remontés contre le gouvernement
Selon le syndicat, plusieurs aspects du projet de privatisation sont de nature à porter préjudice à la compétitivité du transport aérien français comme, par exemple, « l’institutionnalisation du principe de la double caisse, séparant les activités commerciales, très lucratives sur les plates-formes aéroportuaires, des activités strictement liées au trafic aérien, à l’origine des lourdes taxes aéroportuaires supportées par les compagnies aériennes. » Des arguments déjà réfutés par le gouvernement . Mais plus largement, explique Yves Deshayes, « le fond du problème, c’est que le gouvernement se désintéresse du transport aérien ».