
En accordant le prix Vaclav Havel 2017 à un défenseur de l’indépendance de la magistrature en Turquie, emprisonné depuis 2016, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a voulu dénoncer une nouvelle fois les atteintes aux droits de l’homme et à l’état de droit en Turquie.
Murat Arslan est un ancien rapporteur renommé de la Cour constitutionnelle turque. Il était aussi président de l’Association des juges et des procureurs ( YARSAV ), association maintenant dissoute par le gouvernement d’Erdogan. Défenseur de l’indépendance de la magistrature en Turquie, il a été mis en prison, où il se trouve toujours, depuis 2016. Il n’a donc pas pu se rendre à Strasbourg devant l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour recevoir son prix.
Dans un message qu’il a réussi à faire parvenir à l’assemblée, Murat Arslan dénonce le régime d’Erdogan et la répression qui sévit en Turquie, « pays où les voix dissidentes sont étouffées et où la prison est le lieu naturel des droits et des libertés », « un laboratoire de gestion totalitaire, » écrit-il.
Il explique avoir créé l’Association des juges et des procureurs afin de lutter pour le retour des valeurs démocratiques fondamentales en Turquie. « Nous ne laisserons pas ce pays aller à sa destruction, » affirme-t-il, assurant que le fait de vivre en exil ou en prison « sert à renforcer l’envie de nous battre. » « Nous n’avons jamais sombré dans le désespoir, » affirme le nouveau Prix Vaclav Havel des droits de l’homme, rappelant qu’il y a en Turquie « des personnes qui sont prêtes à prendre tous les risques en faveur des droits et des libertés. » (...)