
Cette affaire, évoquée dans le récent livre de Séverine Tessier, est encore une fois emblématique des dérives liées à l’éloignement du contrôle citoyen, lorsque des élus montent des structures qui, elles-mêmes, montent d’autres structures qui n’ont de compte à rendre qu’à des élus désignés par d’autres élus, et non pas désignés directement par les électeurs.
(...) Ainsi le SICTOM est un syndicat de collecte des ordures ménagères (pour 90 000 habitants du Sud-Yvelines répartis sur 41 communes) et le SYMIRIS un syndicat de traitement des déchets, devenu depuis le SITREVA (pour 264 000 habitants répartis sur 179 communes). Ces deux syndicats avaient été mis en place sur un territoire s’étalant sur 3 départements et 2 régions administratives (ce qui ne simplifiait pas les contrôles), au début des années 90 par la SEM IRIS, structure gérée par une demi-douzaine d’administrateurs dont Jean-Philippe Assel et Gérard Larcher, et qui n’avait pourtant aucune autorité légale pour le faire selon les magistrats de la Chambre régionale des comptes du Centre. (...)
Dans leur rapport définitif accablant du 11/10/05, ces magistrats avaient recensé de nombreuses anomalies pour ces trois entités : achat d’études et de conseils pour plus d’un million d’euros sans que la moindre preuve de l’existence de ces études aient pu être fournie, non respect des procédures de délégation de gestion, surcoût de 30 % pour la construction d’un centre de tri et de 40 % pour celle d’une usine d’incinération, paiement par deux fois de la même chaîne de tri par les contribuables, tout comme de certaines études, favoritisme, achat de matériel de traitement de déchets à un salon de coiffure alsacien, etc… etc… Selon ces magistrats, la gestion de Jean-Philippe Assel a laissé derrière elle un déficit de près de 14 millions d’euros, que les habitants du Sud-Yvelines ont dû éponger par une augmentation pérenne de près de 100 % de leur Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères dès 2002
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Il est assez étonnant au final de constater que, malgré tout, Jean-Philippe Assel ne sera jugé que pour des faux en écriture des années 1999 et 2000.
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Certains adhérents d’Anticor des Yvelines seront, eux, partie prenante à ce procès, suite à la toute récente décision de l’association citoyenne UFC-Que Choisir dont ils sont membres (antennes de Lévis-Saint-Nom, de Rambouillet et de Versailles) de se porter partie civile, avec le concours de Maître William Bourdon, Président de l’association SHERPA, avocat entre autres de la ville de Paris contre les époux Tibéri et de Transparence International dans l’affaire des biens mal acquis de chefs d’Etat africains.
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